Le FFKM a renouvelé son appel à la réconciliation, la semaine dernière. Dans le contexte actuel, il s’agit d’une proposition qui est tout à fait opportune. Après la poussée de fièvre qui a touché le microcosme politique ces derniers jours, le pire était à craindre. Les mots utilisés par l’un des acteurs les plus en vue de ce début de crise laissait présager que les positions étaient irréconciliables. Mais la tension est retombée et les deux principaux protagonistes sont revenus à la raison.
Une réconciliation nécessaire
L’exemple donné par le Sénateur Lylison et le général Florens va certainement marquer les esprits car ce sont deux personnalités emblématiques de l’actualité malgache. Le premier, véritable baroudeur dans l’âme, était prêt à en découdre avec le second qui ne voulait pas s’en laisser compter. A la volonté de l’ancien colonel d’entraîner la population dans une manifestation incontrôlée, le général a opposé sa détermination à faire respecter la loi. L’utilisation de la force a bien évidemment mis hors de lui le sénateur et les propos qu’il a tenus ont certainement dépassé sa pensée. Mais l’opinion a pris très au sérieux les menaces qu’il a proférées. Devant cette situation qui aurait pu dégénérer, les membres du bureau permanent du Sénat ont pris l’initiative d’organiser une réunion à laquelle ont été conviés les deux hommes. L’entrevue s’est déroulée dans un esprit de tolérance et de sérénité. La tension est donc retombée et les esprits se sont calmés. Cette attitude conciliatrice est tout à fait conforme à la philosophie du « fihavanana » malagasy. Elle devrait être la règle chez tous les acteurs de la vie politique de notre pays. Les membres du FFKM ont à raison parlé de la nécessité d’une réconciliation entre tous les Malgaches. Celle qui a été prônée lors de la réunion d’Ivato est restée lettre morte jusqu’à présent. Il est donc maintenant temps de se mettre autour d’une table pour un dialogue franc et sans arrière-pensée. Il est nécessaire de laisser de côté toutes ces petites mesquineries qui ne permettent pas d’avancer véritablement vers une vraie démocratie.
Patrice RABE
