Une révolte qui devait, tôt ou tard, survenir

C’est un feu qui couvait depuis longtemps et qui a pris très vite sans que le pouvoir népalais en prenne conscience. La révolte de la population a été soudaine et a balayé les dirigeants de ce pays qui était miné par la corruption. Cette explosion de colère a été provoquée par la suspension des réseaux sociaux, mais cette décision du pouvoir a été l’occasion, pour les jeunes, d’exprimer violemment une frustration refoulée.

Une révolte qui devait, tôt ou tard, survenir

L’expression malgache « tsy maintsy mipoaka ny sarom-bilany » traduit parfaitement ce qui s’est passé au début de la semaine au Népal. C’est une population, sans aucun espoir de voir ses conditions de vie évoluer, qui est sortie de sa léthargie. En suspendant les réseaux sociaux, le pouvoir a supprimé la soupape permettant à cette jeunesse, sous pression, d’exprimer sa frustration. Cette rancœur s’est manifestée par cette explosion de violence qui a été dévastatrice. La répression des forces de l’ordre n’a pas réussi à arrêter le mouvement. Ces événements rappellent les circonstances dans lesquelles se sont produites d’autres révoltes populaires dans le monde. C’est une réaction de désespoir devant une situation totalement bloquée. Le pouvoir n’a pas échappé à la vindicte populaire Le chaos qui a régné durant ces trois jours a permis de comprendre le mal-être de tous ces manifestants qui vouaient une véritable détestation d’un pouvoir ayant supprimé toutes les libertés. L’armée, qui s’est déployée par la suite dans les rues, a réussi à dialoguer avec les manifestants et à ramener le calme. La capitale présente aujourd’hui les stigmates de ces trois jours de colère et de rage. La population a pris conscience de la situation dans laquelle le pays a vécu durant de nombreuses années. A présent, les Népalais vont devoir panser leurs plaies et essayer de bâtir une démocratie digne de ce nom.

Patrice RABE