Une fois de plus ou une fois de trop, les usagers des routes nationales malgaches ont payé leur tribut au faucheur de vies humaines dans l’au-delà. Certains superstitieux diront que c’est inéluctable car les malfaisants ont besoin de sacrifices (« sorona »), mais les esprits rationnels parleront plutôt du mauvais état de la route, de la mise en circulation d’épaves roulantes et de l’irresponsabilité de chauffards. Mais on ne peut que s’en prendre au contexte actuel où l’indiscipline est reine et où la plupart d’entre nous ne respectent plus les règles élémentaires de prudence.
Une révolution des mentalités pour faire cesser les drames de la route
Les drames qui se sont succédé ce derniers mois sur la RN7 ont profondément choqué l’opinion publique. Les dizaines de mort qui ont été dénombrés ont d’autant plus horrifié les citoyens qu’il s’agissait de personnes qui auraient pu être leurs voisins, leurs enfants ou leurs parents. Les véhicules qui ont transporté ces pauvres victimes n’auraient jamais dû circuler. Cela a forcé le ministre des Transports à réagir et à édicter des règles sévères. Certaines mauvaises langues avaient dit qu’il s’agissait du médecin après la mort, mais d’autres esprits moins caustiques ont fait remarquer que c’était tout à fait justifié. Dorénavant, les visites techniques vont être faites dans les normes. Mais on ne peut pas arrêter complètement les mauvaises pratiques ayant eu cours dans les centres de contrôle technique. Néanmoins, les responsables vont être plus vigilants et on ne devrait plus voir ces voitures déglinguées rouler en ville ou sur les routes nationales. Mais si on peut se prémunir contre la présence de ces dernières dans les rues, il reste la négligence et l’indiscipline des conducteurs. Aujourd’hui, nombre d’entre eux ne veulent pas respecter le code de la route. En ville, cela entraine des froissements d’ailes et des pare-chocs tordus. Sur les routes nationales, cela est autrement plus grave. Les accidents sont mortels. La sévérité des forces de l’ordre est requise, mais ces dernières, peu nombreuses, sont impuissantes. Comme dans les domaines, c’est une révolution des mentalités qui doit avoir lieu.
Patrice RABE