La rumeur a failli provoquer un drame très grave si la panique ayant gagné des parents affolés n’avait pas été contenue par les chefs d’établissement. C’est une population en plein désarroi qui a été une fois de plus victime de colporteurs de fausses nouvelles. Ces esprits malveillants ont d’autant mieux réussi leur coup qu’ils ont touché une corde sensible : l’amour parental. La réaction des autorités a été à la mesure de la gravité de la situation et la psychose a été vite stoppée. Une sanction exemplaire sera appliquée au mauvais plaisantin, pour ne pas dire l’esprit malveillant à l’origine de cette « fake news » sur les réseaux sociaux. Nul ne sait pour l’instant s’il s’agit d’un véritable acte de déstabilisation ou d’une plaisanterie d’un très mauvais goût, mais elle n’aurait pas pris de telles proportions si le climat social ne s’y prêtait pas. Les citoyens sont devenus malléables à souhait à cause des difficultés qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne et ils n’ont plus cette capacité de raisonnement qui devrait leur permettre d’échapper aux manipulations psychologiques. L’atmosphère politique en tout cas s’y prête. Le régime poursuit sa stratégie de confiscation de tous les pouvoirs et pense qu’il est totalement maître de la situation. L’opinion paraît acquiescer à toutes les initiatives de l’équipe au pouvoir, mais ce silence ne veut pas dire acceptation. Les critiques se font à voix basse et on peut deviner que ce sentiment de frustration qui ne peut pas s’exprimer se manifestera un jour ou l’autre. La semaine a été marquée également par cette inauguration de la nouvelle centrale thermique d’Ambohimanambola qui, avec ses 60 mégawatts de production, devrait satisfaire les besoins d’électricité de la Capitale. Le régime n’a pas manqué de s’en enorgueillir.
Sur le plan international, la situation, qui semble s’être aplanie après la déroute des troupes de DAESH en Irak et en Syrie, ne suscite plus tellement l’attention des grands médias. La presse a préféré s’intéresser au bilan de la première année de mandat de Donald Trump. Le président américain continue à être vilipendé par les grands organes d’informations américains, mais son impopularité ne l’a pas affaibli. Bien au contraire, il a un socle de partisans fidèles qui se réjouit de son action. Ce président qui n’entre pas dans le canevas de la politique américaine ne se laisse pas démonter par les critiques et sait se faire respecter à l’extérieur des Etats-Unis. Sa tournée en Asie en est la preuve. Il a été accueilli en grandes pompes par son homologue chinois. Il continue de menacer la Corée du Nord, mais son escalade n’est que verbale pour le moment. Il a dénoncé l’accord qui a été conclu avec l’Iran par la communauté internationale, mais l’étape fatidique n’a pas encore été franchie.
Le président français Emmanuel Macron honore toujours sa réputation de chef d’Etat extrêmement actif. En France, son équipe continue ses réformes sans coup férir. L’opinion semble être admirative devant les initiatives qu’il ne cesse pas de prendre et l’opposition est presque sans voix. Il est tout aussi actif à l’extérieur du pays. « Time magazine » lui a consacré sa « Une » et se demande s’il n’est pas le nouveau leader de l’Europe. Sa tournée dans les pays du Golfe Persique a été très remarquée. Il a notamment saisi l’occasion pour rencontrer le prince héritier Mohamed Ben Salmane d’Arabie Saoudite qui s’était fait remarquer par sa lutte contre la corruption.
C’est une semaine particulièrement mouvementée que le pays vient de vivre. La peste semble être maîtrisée, mais la situation ne semble pas pour autant apaisée, car l’inquiétude qu’elle a générée est toujours présente. La panique qui a failli dégénérer en émeute, avant-hier, montre que les esprits sont toujours inquiets et qu’ils peuvent être facilement déstabilisés. Les autorités vont avoir fort à faire pour rétablir une confiance très ébranlée. Ce fut la semaine où la rumeur a failli provoquer une véritable catastrophe.
Patrice RABE