La sanction était attendue depuis longtemps et elle est enfin tombée. Le ministre de la sécurité publique a été limogée après ces bavures commises par certains de ses subordonnés dans la région de Befandriana Nord. Le scandale fut si énorme que le pouvoir n’a pu agir autrement pour calmer la rancœur d’une population brutalisée et souffrant d’un véritable sentiment d’injustice.
Une sanction exemplaire
Ce ministre maintenant renvoyé à ses chères études était décrié depuis longtemps, mais avait toujours bénéficié d’une certaine mansuétude de la part du régime. Ses pairs faisaient bloc autour de lui, mais il a fallu qu’il fasse ces déclarations malheureuses à propos de ces bévues meurtrières commises par des membres de la police à Befandriana nord pour que le président de la République lui-même s’en émeuve. Dans le contexte tendu actuel où la population éprouve une véritable méfiance pour ne pas dire une certaine défiance vis-à-vis de certains membres des forces de l’ordre, la sanction ne pouvait qu’être exemplaire. Il n’y a pas eu de fusible qui a sauté, c’est le chef qui a dû partir. Le pouvoir ne pouvait pas agir autrement. Cela va calmer momentanément l’indignation de l’opinion. Mais celui qui a succédé à ce ministre doit maintenant tout faire pour redorer le blason de la police nationale. L’urgence est maintenant de rassurer les citoyens qui sont confrontés à l’insécurité et qui, dans certains cas, préfèrent faire justice eux-mêmes. Ce limogeage était une décision nécessaire et il intervient dans un ministère clé. Mais ce ne doit pas être la seule mesure que le président de la République et son Premier Ministre doivent prendre car beaucoup d’autres secteurs de la vie publique ont besoin d’être assainis. Auront-ils la volonté de le faire ? Pour rétablir cette relation de confiance entre l’Etat et la population, il faut avoir le courage de s’attaquer à la corruption et de remplacer tous ceux qui font des abus dans leur domaine. Ceux que ces derniers font n’apparaissent pas au grand jour, mais ils sont tout aussi coupables que ceux qui font des bavures. Il est peut être temps pour le chef de l’Etat d’y songer,
Patrice RABE