La République, hier, a perdu un de ses plus grands serviteurs. Avec la mort de, l’ancien président Zafy, c’est une page de l’histoire de Madagascar qui se tourne. Il a marqué de son empreinte le dernier quart du XXe siècle, en faisant la transition entre la longue période de la deuxième République et le retour de celui qu’il avait remplacé après les manifestations populaires de 1991. La nation va lui rendre un hommage respectueux dans les jours à venir et n’oubliera pas la droiture dont il a fait preuve durant ses quatre années passées à la tête de l’Etat. Il était un « raiamandreny » dont on aurait voulu écouter les conseils, mais il a préféré observer une certaine réserve à propos de la manière dont ses successeurs ont dirigé le pays. Dans les difficultés traversées par la nation actuellement, on aurait aimé entendre cette voix de la sagesse qui aurait su calmer les inquiétudes et rétablir cet esprit de réconciliation dont il était le chantre. Aujourd’hui, c’est la peste et ses ravages qui préoccupent les citoyens. Après une période de tergiversations jugées sévèrement par les commentateurs, l’Etat s’est enfin mis en branle pour lutter contre ce fléau qui risque de se répandre très vite dans la Grande Ile. Le président de la République et son premier ministre ont décidé enfin de prendre le problème à bras-le-corps. Les aides de l’OMS et des organisations internationales sont en train d’arriver et ils sont très utiles pour parvenir à stopper la propagation de la maladie. La semaine a été également par cet horrible meurtre d’un jeune garçon de douze ans et l’enlèvement de sa sœur par deux adolescents comme eux. L’inspiratrice de cet acte barbare qui n’était autre que l’employée de maison qui a été vite arrêtée. Mais au-delà de cette tragédie, c’est la dimension morale du comportement de ces meurtriers qui se pose. Comment la société a-t-elle engendré de tels monstres ?
Sur le plan international, il n’y a pas de grandes tragédies sur la scène moyen- orientale. La suite du référendum au Kurdistan irakien ayant vu une victoire massive du « oui » n’a pas encore de véritables impacts sur la carte de la région. Les gouvernements des pays limitrophes ne cachent pas leur préoccupation, mais pour le moment, ils se contentent de mettre en garde les autorités kurdes. En Asie, il n’y a pas d’escalade dans la zone nord-coréenne. On a même constaté une accalmie. Le président Donald Trump s’est contenté de dire : « Je ne dis pas que je fais quelque chose. Et je ne dis pas que je ne fais pas quelque chose ». Comprenne qui pourra. Il est peut-être préoccupé par l’affaire Weinstein qui a occupé l’actualité aux Etats-Unis cette semaine. La chute de ce producteur célèbre américain doit faire méditer le locataire de la Maison Blanche qui, à bien des égards, ressemble à ce magnat de l’industrie cinématographique. Comme lui, ce dernier a fait preuve d’un grand mépris vis-à-vis de la gente féminine et est aujourd’hui rattrapé par son passé. Tous les médias l’ont descendu en flammes et le président, d’habitude si prompt à réagir, s’est cantonné dans un mutisme prudent. En Espagne, le référendum organisé par le président indépendantiste de la Catalogne n’a, pour le moment, pas débouché sur une déclaration d’Indépendance. La voie est donc ouverte à des négociations Le premier ministre espagnol, en dépit de ses déclarations, va certainement aller dans cette voie.
C’est ce vendredi 13 octobre que le professeur Zafy Albert nous a quittés. C’est le père de la nation que les Malgaches pleurent. Il inspire le respect et les hommes politiques actuels qui devraient prendre exemple sur lui et sur sa conception de la politique. Dans le contexte actuel et avec les nombreuses difficultés que nous connaissons, sa hauteur de vue et sa probité nous seraient utiles.
Patrice RABE