Ce vendredi était célébré l’Aid El Fitr, marquant la fin du Ramadan. C’est certainement ce contexte qui a amené le calme et l’apaisement de cette semaine. Les déclarations incendiaires de ces derniers temps n’ont pas été renouvelées dans les milieux politiques. On a eu l’impression que chacun essayait de calmer le jeu. Certes, les interpellations ont toujours eu lieu, mais sans les outrances verbales précédentes. Les appels à la modération ont fait leur effet, mais la situation qui les a provoquées est toujours présente. Les maux qui rongent le pays sont toujours aussi préoccupants, mais ils doivent être exposés dans le calme et avec clarté. Le pouvoir est conscient de la gravité des problèmes qui surgissent actuellement et il essaie de les désamorcer habilement. Il mène sa contre-offensive, en organisant des déplacements dans les régions où il est très contesté. Après la SAVA où le chef de l’État s’est rendu après les échauffourées de la population et où il a présenté ses solutions à la filière vanille, il s’est rendu à Ambositra avec une forte délégation officielle et a fait une véritable opération de charme auprès de la population locale. Il a rencontré, hier, la communauté musulmane qu’il a saluée à l’occasion de la fête de l’Aid El Fitr. Il va se rendre aujourd’hui dans le Sud de la Grande île où la population est plongée dans d’immenses difficultés. Il aura à ses côtés des membres de son gouvernement. Il écoutera les doléances des uns et des autres et essaiera de calmer les rancœurs exprimées. L’insécurité, la hausse incessante du coût de la vie et toutes les difficultés auxquelles les citoyens doivent faire face sont toujours là, mais le pouvoir doit montrer qu’il veut y apporter des solutions. Des voix, cependant, continuent de s’élever pour que s’établisse un véritable dialogue entre toutes les composantes de la nation. Certains appellent de leurs vœux une concertation nationale où majorité et opposition essaient de trouver ensemble les voies d’une reconstruction du pays.
Sur le continent africain, c’est le Soudan du Sud qui a attiré l’attention de la communauté internationale. Le pays est au bord de la guerre civile après le déclenchement d’affrontements entre les forces armées au service du pouvoir légal et les milices d’une des factions qui le composait. Les combats entre les deux camps ont fait des dizaines de blessés et des centaines de morts parmi les belligérants et la population civile. La ville est donc en état de siège et une partie des habitants a évacué la capitale pour trouver refuge à la campagne. L’ONU a appelé les deux parties à cesser les hostilités. Mais on sent qu’aucun des deux belligérants ne veut entendre raison pour l’instant.
Dans le conflit russo-ukrainien, on ne cerne pas très bien le contour de la confrontation entre les deux parties. Pour le moment, on constate l’installation d’un statu quo sur les frontières établies après les combats de l’année dernière. La Crimée et le Donbass sont sous domination russe et font partie de la Russie après leur annexion. Les forces ukrainiennes et russes se renforcent petit à petit et personne ne sait quand reprendront les hostilités. La contre-offensive ukrainienne est dans l’air, mais les analystes se perdent en conjectures et n’avancent pas de date précise pour son déclenchement.
La France n’est pas prête de retrouver le calme après l’adoption de la réforme des retraites validée par le conseil constitutionnel. Une partie de l’opinion continue de la contester et les manifestations se multiplient.
L’appel à l’apaisement et à la sagesse semble avoir été entendu. Il n’y a plus eu d’invectives proférées. Les problèmes ne se sont pas réglés et ils continuent d’être présentés sans aucune concession par les opposants, mais le pouvoir essaie, à sa manière, d’y répondre. On verra l’évolution de la situation dès le début de la semaine prochaine.
Patrice RABE