
À Madagascar, la lutte contre les criquets s’adapte au stade de développement des insectes pour maximiser son efficacité. Une combinaison de pesticides ciblés permet d’allier performance et respect de l’environnement.
Face à la recrudescence des criquets migrateurs dans le Sud de Madagascar, la campagne de lutte antiacridienne en cours mise sur une approche technique diversifiée et ciblée. Selon le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, ainsi que ses partenaires, les pesticides ne sont pas choisis au hasard. « Leur utilisation dépend du stade de développement des insectes, afin d’optimiser l’efficacité tout en réduisant les risques environnementaux », expliquent les techniciens. Pour combattre les larves, les équipes mobilisent des inhibiteurs de croissance comme le Téflubenzuron. Ce produit agit par ingestion et bloque le développement des jeunes criquets sans nuire à la faune non ciblée. Il est utilisé sur les bandes larvaires en déplacement, notamment dans les zones où une approche douce est nécessaire. Contre les criquets adultes, plus mobiles et destructeurs, la Deltaméthrine, un insecticide chimique à effet de choc, est privilégiée. D’après les explications, ce produit agit rapidement par contact et ingestion, permettant de traiter efficacement de vastes superficies infestées.
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Dans les zones sensibles ou proches des aires protégées, un biopesticide à base de champignons (Metarhizium acridum) est également utilisé. Moins agressif pour l’environnement, il permet de limiter les effets collatéraux sur la biodiversité locale. Cette combinaison de trois types de produits — chimique, biologique et à action différenciée — permet de répondre avec précision aux réalités du terrain, selon les responsables de la lutte contre les criquets. Pour l’État et les partenaires impliqués, l’adoption de cette diversité de solutions illustre une volonté affirmée de mener une lutte antiacridienne non seulement efficace, mais aussi responsable et durable.
Antsa R.