« Le sénateur Lilyson est prêt à diriger la lutte contre les injustices commises à l’encontre du peuple malgache ». L’intention exprimée est claire et indique la voie que ce dernier veut emprunter dans les temps à venir. Bien qu’il ne l’ait pas dit expressément, il entend bien profiter de l’exaspération et de la frustration d’une certaine couche de la population pour l’amener à descendre dans la rue. L’ex-chef de la FIS est maintenant passé de l’autre côté de la barrière et ne se prive plus maintenant de jeter l’opprobre sur ses frères d’armes.
Une stratégie de la provocation
Il n’est pas si loin le temps où le colonel Lylison était un fervent défenseur de l’ordre et était prêt à sévir contre les manifestants qui voulaient protester contre le régime en place. Il n’était pas très regardant sur la manière dont les hommes sous ses ordres dispersaient les hommes et les femmes rassemblés. Cette fois-ci, c’est lui qui dirige la contestation et la mène au nom du MAPAR. Lui et ses collègues ont bien eu une autorisation du préfet pour faire un dépôt de gerbe à Ambohijatovo et au Mausolée, mais non comme l’a dit ce dernier pour ce « diabe » qui n’était pas prévu au programme. Cette marche « spontanée » a pris de court les forces de l’ordre qui ont été obligées d’utiliser ces bombes lacrymogènes ayant incommoder les marcheurs. A y voir de plus près, ces mouvements de foule ne demandaient qu’à se déclencher. Nul ne sait jusqu’où auraient pu aller les débordements si on ne les avait pas stoppés à temps. Le climat social et politique qui règne en ce moment est très tendu et il est facile de libérer toutes les frustrations et les colères accumulées depuis un certain temps. C’est sur ce terrain que l’opposition voudrait entraîner la population. Dans ce domaine, ses stratèges ne sont pas les plus mauvais et sont prêts aux provocations. Le chef de l’EMMOREG est donc maintenant prévenu. Le sénateur Lylison est décidé à en découdre avec lui. Il va désormais guetter ses moindres faux pas en matière de maintien de l’ordre. Le régime doit lui aussi faire attention et tout faire pour ne plus prêter le flanc à la critique, mais pour l’instant le chemin à suivre est long et très ardu.
Patrice RABE