Les incidents survenus avant-hier dans les centres où sont envoyés les cas contaminés à Toamasina montrent qu’il y a une certaine désorganisation dans la gestion de la crise du Covid-19. Les autorités médicales ont été dépassées par les événements. L’affirmation que l’épidémie est maîtrisée n’est pas vérifiée puisque le bilan s’alourdit de jour en jour et que l’intendance ne suit plus. L’opinion commence à se rendre compte de l’approximation des annonces faites par le chef de l’Etat qui veut faire preuve d’optimisme et non parler de la réalité sur le terrain.
Une stratégie de lutte à adapter à la situation
Les chiffres des cas contaminés augmentent de jour en jour. Le bilan quotidien montre que la propagation du virus se fait de façon exponentielle. Le nombre de tests faits tous les jours, bien qu’insuffisant, montre que le Covid-19 contamine très vite et touche de nombreux quartiers de la Capitale et de Toamasina. Les autorités médicales peinent à suivre l’évolution de l’épidémie. Les malades sont dirigés vers de nouveaux centres car les hôpitaux sont débordés, mais la prise en charge de ces derniers laisse à désirer. Les nouveaux venus, las d’être délaissés ont donc décidé de manifester. Ils ont dit haut et fort leur colère à la presse. Les autorités médicales n’ont pas réagi, manifestant même une certaine gêne. Sans remonter jusqu’au président de la République, on peut légitimement se demander si l’organisation mise en place est adaptée à la situation actuelle. On sait que les membres du CCO ainsi que tout le personnel médical se donnent corps et âme à leur tâche, mais on sent qu’ils doivent en permanence s’adapter. Les tests opérés ne révèlent leurs résultats qu’après un laps de temps assez long et on comprend la frustration de ces nombreux cas dans l’incertitude. Le virus continue de se propager de façon exponentielle. Il faut donc maintenant reconsidérer la stratégie à adopter
Patrice RABE.