L’annonce de la tentative de coup d’État, qui a eu lieu mercredi au Niger, a quelque peu surpris, la Communauté internationale en général, et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), organisation à laquelle appartient le pays. Cependant, la situation qui règne ne semble pas inquiéter outre mesure les chancelleries étrangères, l’événement n’ayant donné lieu à aucune confrontation meurtrière. Ce « mouvement d’humeur » de la garde présidentielle, comme se plaît à le qualifier un député, ne paraît pas prêter à conséquence et devrait très vite être calmé. La nouvelle qui a mis en émoi les agences de presse internationales a permis de souligner la fragilité des régimes dans cette partie du continent.
Une tentative de coup d’État qui a échoué
Les coups d’État sont la plaie des pays de l’Ouest du continent africain. Le Mali et le Burkina Faso ont, à leur tête, des juntes militaires ayant renversé des gouvernements légitimes. Ces nouveaux dirigeants dont les coups de force ont été condamnés par l’Union Africaine et les organisations régionales ont bénéficié d’un certain soutien populaire. Ils semblent vouloir prolonger leur présence au pouvoir, en refusant d’organiser des élections. Leur régime est cependant en proie à une certaine instabilité car ils doivent faire face aux attaques terroristes des djihadistes. Ils ont obtenu l’aide des hommes de la milice Wagner. Les pays de la région restent sur le qui-vive. Ceux de la CEDEAO sont très vigilants et surveillent de près tout mouvement rebelle suspect. Cette organisation a donc été prompte à réagir dès qu’elle a eu connaissance de ce qui s’est passé à Niamey. La tentative de putsch a été menée par la garde présidentielle. Le capitaine, qui a dirigé ce coup de force, a appelé l’armée à se joindre à son mouvement, mais personne ne l’a rejoint. Le chef de l’État, séquestré par les mutins, n’a pas été molesté. Aucune troupe n’est venue déloger les rebelles. Apparemment, le coup d’État a échoué lamentablement. Le président Bazoum devrait sortir renforcé de cette épreuve de force qu’il a subie et renforcer sa légitimité sur le plan international.
Patrice RABE
Si le ridicule tuait….