
Faux billets. Cela allait être probablement un très grand coup. Mais la manœuvre a échoué sans qu’elle n’ait même pas commencé. Et ce, grâce à la vigilance de la douane malgache qui a pu mettre à temps la main sur le principal objet de ce qui pourrait être qualifié de réseau moderne de faux-monnayeurs.
La douane malgache a découvert samedi dernier des marchandises qui sont probablement des matériels sophistiqués de fabrication de faux billets.
Filigranes. Il s’agit, en l’occurrence d’une imprimante, d’encre de différentes couleurs, de plusieurs numéroteurs et autres outillages. Mais également et surtout de 12 cartons de papiers de qualité presque pareille à celle utilisée pour la fabrication de billets de 10.000 ariary. Un rapide calcul a permis aux agents de la douane d’Antanimena ayant commencé les enquêtes depuis samedi dernier de conclure que ces feuilles de papier munies du filigrane brillant caractéristique des billets de 10 000 ariary auraient permis de fabriquer au moins 4,8 milliards ariary de faux billets. Pour le moment ce n’est qu’une estimation, mais les investigations vont probablement donner plus de détails sur ce trafic.
Fausse déclaration. Un trafic, puisque l’importation des 12 marchandises incriminées fait visiblement l’objet d’une fausse déclaration. En effet, les marchandises font partie d’un groupage maritime en provenance du port de Huang Pu, en Chine. Le destinataire inscrit sur la déclaration IM 8 est un certain M. Andry et les colis sont déclarés comme étant des vêtements et des numéroteurs. Or la fouille qui a été réalisée a permis de découvrir cette machine qui est probablement une imprimante spéciale pour la fabrication de faux billets et plusieurs cartons de feuilles de papiers filigranées. Selon les explications du Receveur de la douane d’Antanimena, le container où se trouvaient ces matériels a fait l’objet d’une déclaration IM 8. Il s’agit en l’occurrence d’une déclaration qui se pratique pour les marchandises en groupage et qui ne fait que transiter au port de Toamasina, car le dédouanement se fait dans ce cas à Antananarivo.
Enquêtes. C’est pour cette raison d’ailleurs que le container a été scellé, et plombé par la douane avant son transport vers Antanimena. Une fois arrivé à la douane d’Antanimena, le container a été alors dépoté après vérification par les douaniers du scellage et du plombage. Les contrôles d’usage ont, en tout cas permis aux douaniers de constater que les scellés et le plomb de la douane étaient intacts. Il ne restait plus alors qu’à ouvrir le container et à procéder à la fouille des marchandises. Une fouille qui a donc permis aux douaniers de découvrir ces matériels de fabrication de faux billets qui allaient être introduits dans le pays. Les enquêtes qui vont être réalisées par la Direction de la Lutte contre la fraude vont permettre de connaître les détails sur ce réseau. Faut-il en effet préciser que la douane a également qualité d’officier de police judiciaire. Accessoirement, les forces de l’ordre pourront être appelées à s’occuper de l’affaire.
Pour le moment, on connaît juste le prénom du destinataire, un certain M. Andry et bien évidemment, le transitaire qui s’occupe du groupage. En effet, dans ce genre d’envoi en groupage maritime, les déclarations en douane ne se font qu’à l’intérieur, en l’occurrence au siège d’Antanimena. Il reste à savoir si le vrai propriétaire de ces matériels de fabrication chinoise va se manifester. Mais même en cas de non-présentation du propriétaire, la douane pourra probablement remonter la source, en fonction des documents qu’elle ne manquera pas de récolter pour éclaircir cette affaire qui sera bien évidemment à suivre.
R.Edmond