Cérémonie solennelle d’investiture au stade de Mahamasina par la Haute Cour Constitutionnelle, suivie d’une grande réception au palais d’Iavoloha pour des milliers d’invités. Tout s’est déroulé normalement pour le président de la République Hery Rajaonarimampianina investi dans ses pouvoirs pour un mandat de cinq ans renouvelable. Plusieurs chefs d’Etat et de membres de gouvernement étrangers ainsi que des représentants d’organisations régionales et internationales sont venus assister à l’événement. C’est bel et bien la première fois dans l’histoire d’une investiture de président de la République dans notre pays que la communauté internationale a été aussi fortement représentée. Une présence massive qui salue le retour à l’ordre constitutionnel et dans le concert des nations de Madagascar après cinq années de transition.
Unité nationale référence ultime
C’est dans l’émotion et l’espoir que le premier président de la quatrième République a remarqué la « réussite à mettre ensemble un terme à cette crise». Le discours programme qu’il a prononcé à cette occasion résonne déjà dans tout le pays en mettant l’accent sur l’unité nationale. « En tant que président de tous les Malgaches, je dois être libre de toute idéologie, éviter tout esprit partisan pour incarner l’intérêt général. C’est cela ma référence ultime». Le président Rajaonarimampianina affiche sa volonté de s’entourer « des compétences de tous bords pour renforcer l’unité nationale et créer un Madagascar de l’excellence ». C’est dans cet esprit, qu’il a demandé à tous ses amis de le laisser libre, libre d’aller vers les autres, « libre d’aller vers celui qui n’a jamais été mon ami, qui n’a jamais appartenu à mon clan, à ma famille politique et, parfois même qui nous a combattu ». Car, pour Hery Rajaonarimampianina, « lorsqu’il s’agit de Madagascar, il n’y a plus de camp ». Sinon, il est conscient de la fragilité de la sécurité intérieure et de la mise en coupe réglée des ressources naturelles et des potentialités économiques. Mais il ne fera pas de chasse aux sorcières. Mais en revanche, il avertit ceux qui se reconnaissent dans la corruption que le changement est en marche et qu’il n’admettra aucune dérive. Il compte mener « une lutte sans merci contre les détournements de biens et de deniers publics, contre tout enrichissement illicite, tout racket ou encore toute utilisation abusive des biens publics». Bref, son premier discours de chef d’Etat a séduit par sa qualité, son réalisme et son esprit d’ouverture. Le public a perçu non seulement la profondeur de sa détermination et de son engagement devant les défis à relever pour sortir le pays véritablement de la crise qui le ronge. Mais l’illustre technocrate qu’il est, doit d’abord veiller en priorité sur sa sécurité. La grenade lancée sur des innocents à Anosy le jour de son investiture traduit l’ambiance politique qui prévaut. Vivement le « gouvernement d’unité et d’action » qu’il souhaite mettre en place.
Zo Rakotoseheno