« Toutes les autres facultés devraient aligner leur rentrée à celle de la faculté de médecine, en octobre ».
La non-concomitance des rentrées universitaires pour les différentes facultés de l’université d’Antananarivo demeure « un point sensible », ou plus précisément, une source de problèmes pour l’établissement. Alors que visiblement, c’est un fait. Et ce n’est pourtant pas sans conséquences, surtout sur la gestion administrative et financière de l’université. Et comme toujours, les premières victimes ce sont les étudiants. A titre d’exemple, en mettant en un seul bloc la liste de tous les étudiants bénéficiaires des différentes subventions, notamment les bourses d’études, les allocations de stage, les présalaires,… cette non-synchronisation des rentrées cause le retard de paiement de bourses pour les facultés ayant pris de l’avance. Et c’est d’ailleurs le cas pour la faculté de médecine. Ayant entamé sa rentrée en novembre 2014, celle-ci clôturera son année universitaire vers le mois prochain. Les étudiants de cette faculté courent ainsi le risque de ne recevoir ni bourses ni rien. Questionné sur le sujet, Panja Ramanoelina, président de l’Université d’Antananarivo de reconnaitre que c’est cette incohérence des rentrées universitaires qui pourrait être la cause du gel des bourses pour les étudiants en médecine. « Il faut que tous les étudiants d’Ankatso remplissent en même temps les imprimés de demande de bourses avant que nous puissions envoyer celles-ci au Ministère de tutelle », dit-il. Or, visiblement, ceux de la faculté des Sciences qui n’ont entamé leur rentrée qu’en janvier, viennent tout juste de sortir de l’examen permettant l’identification de tous les bénéficiaires des bourses. Et le président des étudiants de cet établissement d’admettre que ce retard des paiements des bourses vient de leur faculté. « L’idéal est que toutes les facultés entament leur rentrée au mois d’octobre, à la même date que celle de la médecine. Et le sujet a d’ailleurs été déjà discuté à la dernière conférence des présidents des six universités, mais l’on a dit que ce sera pour l’année prochaine, comme toujours », rajoute Panja Ramanoelina.
Mais il n’y a pas que cela comme seule conséquence. Supposons que deux étudiants ayant obtenu leur Bac à la même année veulent poursuivre leurs études à Ankatso, il se pourrait que l’un soit en retard par rapport à l’autre à la fin de leur cursus universitaire. Ceci, malgré les efforts qu’ils ont entretenus. Un retard qui pourrait même prendre une année, seulement à cause de cette non-simultanéité des rentrées.
72 heures. En tout cas, se sentant oubliés, les étudiants de la faculté de médecine d’adresser un ultimatum de 72 h à l’administration, ainsi qu’au ministère de tutelle pour leur livrer toutes les informations relatives à la cause du retard de leurs bourses, équipements, allocations de stage, et présalaires. « Hors de ce délai, nous serons bien obligés de passer à la vitesse supérieure : la grève », disent-ils, hier, lors d’une assemblée générale.
Arnaud R.
