
Les Universités ne doivent pas se limiter à l’enseignement et à l’amélioration du capital humain, car le pays a besoin d’innovations et de fruits de recherche, selon le président de l’Université d’Antananarivo, Pr Mamy Ravelomanana.
Les ambitieux défis pour l’émergence de Madagascar sont de plus en plus difficiles à relever, à cause de la pandémie de la Covid-19. A l’Université d’Antananarivo, les transformations avancent pourtant à grand pas, depuis avril 2019. En effet, plusieurs projets ont été initiés et mis en œuvre, avec l’appui de plusieurs partenaires engagés. Des projets qui ont permis de résoudre définitivement des problèmes au sein de l’Université, si l’on ne cite que le système de production d’eau potable. Il s’agit d’un forage pour l’adduction d’eau, indépendante de la Jirama, mis en place au premier trimestre de cette année 2020. Deux réservoirs d’une capacité totale de 60m3/jour ont été installés, si la quantité d’eau pouvant être obtenue avec le forage peut aller jusqu’à 90m3/jour. Au mois de mars, l’Université d’Antananarivo a planté des arbres précieux et endémiques au jardin botanique qui vient d’être aménagé sur une superficie d’un hectare. Selon la Présidence de l’Université, ce jardin est une vitrine des espèces endémiques et plantes médicinales de Madagascar, et représente également un site d’attraction touristique.
Développement de partenariats. Un autre projet à l’Université d’Antananarivo est financé par la fondation Bill Gates. Il s’agit du centre de vaccination et de recherches contre la typhoïde et la bilharziose, 2e du genre en Afrique. L’AFD (Agence française de développement) est également un des partenaires de l’Université d’Antananarivo et appuie un projet de construction de chantiers école multi-matériaux, lesquels seront dupliqués dans le futur. Cette infrastructure permettra aux étudiants de l’université d’appliquer leurs acquis théoriques à travers les pratiques, notamment pour l’Agro, car c’est un laboratoire de technologie de bois. Encore un autre projet mis en œuvre qui concerne un laboratoire de biotechnologie moléculaire pour la détection d’OGM (Organisme génétiquement modifié), avec l’appui de l’Union européenne et de l’USAID. Selon les explications, ce laboratoire permettra de contrôler la traçabilité d’OGM dans les denrées alimentaires et les produits phylogénétiques importés, à l’exemple des semences. Dans le secteur de la santé, l’Université d’Antananarivo dispose aujourd’hui d’un simulateur d’anatomie appelé Anatomage V7, le seul du genre qui existe dans la zone de l’Océan Indien.
Valeur ajoutée. La semaine dernière, un autre Laboratoire a été inauguré à l’Institut des Mines, de Géologie et du Pétrole, à l’Université d’Ambohitsaina à Ankatso. Selon le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, présent à la cérémonie, Madagascar doit créer de la valeur ajoutée et ne plus exporter ses produits à l’état brut. « La mise en place de ce laboratoire coïncide avec la vision du président Andry Rajoelina et le programme du Gouvernement. Il s’agit d’une grande première », a-t-il indiqué. Pour sa part, le président de l’Université d’Antananarivo, Pr Mamy Ravelomanana a affirmé qu’outre la production de l’Université est désormais diversifiée. « Comme Mr le ministre l’a évoqué, la politique actuelle de l’Université d’Antananarivo coïncide avec les priorités et les Velirano du président de la République. Désormais, l’Université ne se limite plus à la formation et à l’enseignement, mais produit également des résultats de recherche et des travaux intellectuels pour le pays. Les partenaires de développement sont nombreux à nous soutenir dans ces efforts », a-t-il déclaré. Bref, les projets sont nombreux et transforment déjà l’Université d’Antananarivo, dans l’optique de l’émergence.
Antsa R.