Les activités pédagogiques des universités de Toliara et de Fianarantsoa sont actuellement bloquées à cause, ou grâce c’est selon, aux revendications du Syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants de l’enseignement supérieur ou SECES.
Le ton commence à monter et les syndicalistes braquent leurs regards vers le ministère de tutelle. En effet, les membres de la branche fianaroise du SECES ou Syndicat des Enseignants-chercheurs et Chercheurs-enseignants de l’enseignement supérieur ont décidé de « suspendre toutes les activités pédagogiques auprès de l’université d’Andrainjato à partir de ce jour ». Dans un communiqué, il accuse le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique « de ne pas prendre ses responsabilités face à leurs revendications ». Et pour justifier sa décision de vouloir bloquer l’enseignement auprès de cette université, le syndicat a dressé une liste des revendications en question. Entre autres, « le paiement des heures complémentaires des années 2017-2018, 2018-2019 et 2019-2020 ». Le SECES Fianarantsoa revendique également le « retour du paiement des indemnités de technicité du personnel administratif et technique, le paiement des indemnités de recherche et d’investigation pour les retraités chercheurs ou encore le maintien en activité pour les enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants concernés ». Les membres du SECES de Fianarantsoa assènent le coup en intentant la responsabilité du ministère de tutelle face à « la décision de cumuler la rentrée universitaire pour les bacheliers 2020 et 2021 ». Une décision prise toutefois lors de la dernière COPRIES ou Conférence des présidents et recteurs d’institutions de l’enseignement supérieur.
Capitale. Une interpellation a également été faite par la branche tananarivienne de ce syndicat. Ce, après une Assemblée générale tenue à Ankatso le 23 septembre dernier. Les enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants de l’Université d’Antananarivo ont invité « les responsables étatiques à ne pas les pousser à prendre des décisions qui pourraient dépasser leurs consciences ». Des décisions qu’ils risqueraient de prendre si les responsables persistaient à ne pas satisfaire les mêmes revendications que celles avancées par leurs collègues de Fianarantsoa. Le SECES Tana dénonce également « la quasi-inexistence de bonne volonté de la part du gouvernement quant aux résolutions nées des trois décrets qui constitueraient des dettes de l’État envers ces chercheurs ». Face à ces menaces, la branche tananarivienne du SECES pourrait rejoindre ses collègues de Fianarantsoa et de Toliara. Avec ces agitations, on ne peut pas dire que l’année universitaire commence bien pour les étudiants des universités publiques malgaches, qui sont des éternels victimes et otages d’un système qui aurait montré sa défaillance depuis des années.
José Belalahy
