Le feu couvait depuis plusieurs mois déjà. Hier, la poudre a parlé
La Cité des Fleurs a connu une journée mouvementée, hier vendredi. Tôt dans la matinée vers 6 heures 30 minutes, un mouvement estudiantin a été réprimé durement par des éléments de l’Emmo Reg. Selon des sources concordantes, les étudiants de l’université d’Ambondrona ont riposté par des jets de pierres. Certaines sources avancent même que des étudiants auraient en leur possession des cocktails Molotov. Un « sakoroka » préparé au lourd bilan. Inférieurs en nombre, les militaires ont été contraints d’user des balles réelles pour couvrir leur retraite. Très vite, ils se trouvaient au milieu d’une meute prête à tout. Les contestations des étudiants remontaient au mois d’octobre de l’année 2013. Selon des sources estudiantines, leurs revendications tournent sur trois dossiers : logements, présence des hommes appartenant à une société de protection civile qui ont blessés plusieurs de leurs camarades le mois d’octobre de l’année dernière et surtout le retour de 14 étudiants frappés par une mesure universitaire. Montrés comme meneurs de grèves, ces individus ne pourront plus fréquenter les établissements universitaires du pays. Et le « sakoroka » a eu lieu. Hier, ils étaient au nombre de 500, selon les sources officielles, à manifester leur mécontentement, banderoles à l’appui. Et l’inévitable s’est produit quand les militaires leur ont interdit de manifester. Pris de cours, les éléments de l’Emmo Reg, dans un premier temps et pour disperser les manifestants, ont usé des grenades lacrymogènes. Mais très rapidement, selon toujours nos sources, ils étaient à cours de munitions. Face à eux, pourtant, les jets de pierres ont pris de l’intensité. Cernés de toute part, les militaires ont été contraints de se protéger. Selon un haut gradé, il est temps d’user de leurs armes pour se dégager. Et c’était à ce moment qu’un des manifestants a été atteint à la jambe par une balle réelle. Ce qui n’a pas du tout arrangé les choses. Et les affrontements ont pris une autre tournure. Et le bilan est lourd. Un étudiant atteint au ventre a nécessité une intervention chirurgicale à l’hôpital d’Androva. Un gradé de la gendarmerie a été blessé à la tête. Selon un du membre du collectif des étudiants, très en colères, quelques éléments incontrôlés ont perpétré des actes de vandalisme dans des bureaux de l’université. Ainsi, des bureaux ont été saccagés et une trentaine d’ordinateurs détruits.
Aux dernières nouvelles, tard dans la soirée de sources hospitalières, quatre personnes ont perdu la vie à Mahajanga, des étudiants.
r.s.