Afin d’optimiser au mieux les interventions des personnels humanitaires et accélérer l’arrivée des aides humanitaires jusqu’aux victimes des catastrophes, la Croix Rouge Malagasy (CRM) et la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR) ont initié conjointement, hier, à l’Hôtel Ibis Ankorondrano, un atelier d’exploration du cadre légal relatif aux catastrophes à Madagascar. La même démarche a déjà été menée dans d’autres pays d’Afrique et de l’Océan Indien tels les Seychelles, la Namibie, le Rwanda, l’Ouganda, le Botswana et le Mozambique. « Pour Madagascar, la FICR s’est déjà penchée sur la question il y a déjà quelques années et cette étape de l’exploration consiste à se pencher sur le cadre légal malgache, applicable en cas de catastrophes, et de donner un aperçu des problèmes rencontrés dans ce domaine. Cette démarche concerne, toutefois, uniquement les urgences humanitaires lors des catastrophes », explique Fanja Ratsimbazafy, secrétaire général de la CRM. La démarche qui se veut inclusive, vise ainsi la célérité et l’efficacité dans les actions humanitaires en cas d’urgence humanitaire.
Profiter du système. Quelques expériences passées, dans certains pays où sont survenues des catastrophes, ont permis d’observer un certain nombre d’obstacles relevant de la législation en vigueur dans ces pays. Il arrive que les aides et les personnels humanitaires sont confrontés à des problèmes relatifs aux lois et réglementations, et les procédures exigées retardent les actions sur le terrain et réduisent les chances de sauver des vies, lorsqu’il s’agit de grande catastrophe. Ces cas ont été notés lors du grand séisme en Haïti en 2010, du typhon Haiyan qui a dévasté les Philippines en novembre 2013, ou encore du séisme qui a eu lieu dans ce même pays, un mois plus tôt. Pour Madagascar, cette première étape de la réflexion conduira peut-être vers l’élaboration d’une proposition à soumettre au gouvernement et à l’Assemblée nationale, visant le réajustement du cadre légal, en tenant compte des réalités actuelles en matière d’aide humanitaire. De leur côté, les agents de l’Etat, chargés d’appliquer la loi, tels ceux en poste dans les services des douanes et ceux des impôts, soulignent qu’il importe de veiller à ce que d’éventuels réajustements n’ouvrent aucune porte aux abus ni autres possibilités de profiter du système.
Hanitra R.