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mercredi, juillet 9, 2025
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Us et coutume : La vie paisible d’Ankarabe

«Maitresse » du foyer, la femme Antakarana se lève tôt et se couche tard.

Le peuple Antakarana dont le nom veut dire « ceux qui peuplent les Tsingy » ou encore « ceux qui peuplent la montagne rocheuse », occupe l’Akarabe, Ambilobe d’autrefois. C’est à la première moitié du XVII siècle que leur royaume est fondé par Kozobe.

Les coutumes sociales, naissances, mariages et funérailles ne représentent rien de très spécial chez les Antakarana. L’influence islamique se fait surtout sentir dans les funérailles lesquelles, pour les familles musulmanes, sont faites dans les premières 24 heures suivant le décès, contrairement à la tradition Sakalava qui veut que l’on conserve le corps pendant des jours (30 jours).

Les Antakarana vivaient dans des maisons en bois et feuilles dont les éléments étaient empruntés aux diverses ressources locales. Ces maisons semblaient, à l’origine, reposer directement sur le sol. Toutefois, de nos jours, les pilotis sont couramment utilisés dès que le terrain est un peu humide. L’Antakarana est surtout un agriculteur éleveur ; la pêche dans les marais intéresse sa population féminine et la pêche en mer quant à elle n’est pratiquée que par les gens des côtes. La chasse à la tortue de mer est d’ailleurs l’objet de rites spéciaux et captivants.

L’organisation clanique Antakarana n’a plus d’importance politique et n’a que des conséquences sociales limitées. Elle ne subsiste que sur le plan religieux, le chef de clan n’étant qu’une sorte d’intercepteur des membres du groupement, ampijôro, c’est-à-dire celui qui sert auprès de Zanahary, le créateur, et des Razana, les ancêtres. Une autre manifestation extérieure de l’organisation clanique réside dans la taille des oreilles des bœufs, les marques étant faites au couteau sur les deux oreilles. D’autre part, chaque clan a un ou plusieurs animaux qu’il lui est interdit de tuer ou de manger. Les animaux dont les fady (tabou) reviennent le plus souvent sont : le bœuf sans corne, la caille, le maki, le perroquet, la chauve-souris, le lézard, l’anguille, le cabri, certains poissons et le crocodile. Quelle que soit l’origine de la mise en place de ces « fady » Antakarana, on est en droit de se demander s’ils ne sont pas une manifestation naturelle de protection et de préservation de l’environnement. La tribu Antakarana est en principe islamisée, suite aux migrations par vagues successives de peuplements fortement arabisés dans la région. Les croyances Antakarana se composent de divers éléments hétérogènes assez lâchement articulés entre eux. Au premier plan se trouve le culte des ancêtres. Il est peu de cérémonies qui ne comportent, après une rapide invocation du Créateur, une longue prière aux ancêtres du clan. Cette prière se fait généralement tournée vers l’Est. Bœufs ou poulets, suivant le cas, sont sacrifiés. Pendant la prière, le bœuf est couché sur le flanc, pattes au Sud et tête à l’Est. Il est ensuite égorgé. Mais, notable incidence de coutume, les familles islamiques tournent la tête au Nord au moment du sacrifice.

Recueillis par Iss Heridiny

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