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jeudi, juin 12, 2025
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Us et coutumes : Le syncrétisme religieux dans les « doany »

La Grande Île  n’est pas un pays isolé à l’époque Vazimba. Elle faisait partie de l’économie du monde musulman et elle a connu à l’époque une influence culturelle arabe. D’ailleurs, certains noms de princes, aussi bien dans les zones portuaires que la région Hautes Terres Centrales sont  inspirés de cette culture arabe.

Ici, la semaine de sept jours était en usage et le vendredi était réservé à la prière et à la sanctification. Ces influences arabes s’accompagnent de la pratique de l’astrologie, de l’art divinatoire, de la diffusion de l’interdit au porc et à l’ail ainsi que des peintures en demi-lune et en étoiles à l’intérieur des « doany ». Par ailleurs, les aïeux des malgaches avaient du talent. Ils ont également su mélanger la culture qu’ils ont acquise à l’art.

La sculpture est un art de tailler un objet en vue de dégager une forme. À l’intérieur des « doany » de la Grande Île, une sculpture figurative représente deux bustes identiques taillés directement sur le granit. Ils forment des angles bien droits, témoins de l’utilisation d’un objet tranchant. Les détails des yeux et du regard sont impressionnants car ils montrent l’air des personnes adultes. Comme ces œuvres se trouvent à côté d’une demi-lune et d’une étoile sculptées en granit, ils représentent le syncrétisme religieux ou l’insertion de l’islam dans la religion traditionnelle malgache. Ce savoir-faire revêt d’un autre visage, une fois que le christianisme gagne le cœur des autochtones. Identiques aux bustes des Saints, ces figures sculptées du « doany » d’Andriandroka témoignent du mélange entre catholicisme et culte des ancêtres : elles se trouvent au pied du mégalithe en mémoire d’Andriandroka et d’Andrianampoinimerina, à côté d’un contenant pour les objets utilisés lors des cultes (sucre, miel, friandises…). Ils marquent l’évolution du « doany », de son état initial vers l’introduction des décorations chrétiennes. Puisqu’ils se trouvent dans l’enceinte d’un lieu de culte, ils sont imprégnés d’un caractère sacré. Cependant, le sculpteur ne réalise pas son travail selon un rituel. Il ne fait que satisfaire le besoin du commanditaire. Les bustes transmettent l’idée d’une vie endurée par les pèlerins : leurs inquiétudes et leurs épreuves. La gardienne  du « doany » affirme que ces figures représentent les pèlerins qui portent leur croix. Nous pouvons aussi ajouter qu’il s’agit des décorations offertes pour embellir le sanctuaire ou des divinités protectrices.

Iss Heridiny

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