Alors que le Ve sommet de la COI arrive à grands pas, l’opposition se prépare à rencontrer le président français, Emmanuel Macron.
« L’opposition doit interpeller le président Emmanuel Macron sur la situation qui prévaut à Madagascar ». Ce sont les mots de Fidèle Razara Pierre, député Firaisankina élu à Ambatondrazaka, hier, lors de son Talk show Miara-Manonja, sur les ondes de l’AZ Radio. Selon l’élu, ce sera l’occasion pour l’opposition de s’adresser au président français afin que celui-ci se rende vraiment compte de la réalité que vivent quotidiennement les Malgaches. « Il doit savoir qu’à Madagascar, la liberté d’expression n’est pas respectée et que le président Andry Rajoelina s’apprête à bafouer la Constitution en tentant de briguer un nouveau mandat », a-t-il lancé. Des leaders de l’opposition, tel que Rivo Rakotovao, président national du parti Hery Vaovao ho an’i Madagasikara (HVM), trouvent qu’il s’agit d’une démarche démocratique normale. Selon ses explications, un chef d’Etat comme Emmanuel Macron inscrit toujours dans son agenda la rencontre avec toutes les entités, mais aussi avec la diaspora, lors d’un tel déplacement.
Démocratie
En effet, respectueux des valeurs démocratiques, le président Macron doit être mis au courant, selon toujours le patron du HVM, des pratiques politiques malgaches. « Les pays développés prônent l’alternance par la voie électorale, mais ils oublient souvent que le système est biaisé. Il faut profiter de cette occasion pour le rappeler », a-t-il confié. Le plus important, d’après Rivo Rakotovao, est aussi d’interpeller le président français sur le non-respect de la séparation des pouvoirs à Madagascar. « Nous faisons souvent face à la manipulation du pouvoir judiciaire et cela n’est pas positif pour le pays », a-t-il soutenu, tout en rappelant que « c’est pourquoi Madagascar se trouve dans la catégorie des pays à démocratie hybride ». En tout cas, si une telle rencontre se tient, à en croire les explications du président national du HVM, il faut compter sur son parti.
Chute
Tout comme les autres entités, société civile, groupement des entrepreneurs et patronat, les leaders de l’opposition ont également leurs mots à dire au président Emmanuel Macron. Durant son émission, Fidèle Razara Pierre a laissé entendre que le TIM, dirigé par l’ancien président Marc Ravalomanana, ne ratera pas cette occasion. « Il faut que le président Emmanuel Macron sache que le pays est au bord d’un dérive dictatoriale », a-t-il indiqué, tout en rappelant que « le président Andry Rajoelina a été naturalisé français ». En tout cas, ce n’est pas la première fois qu’un président français est en visite à Madagascar. Avant lui, le président François Mitterrand a visité la Grande île au mois de juin 1990, tout comme le président Jacques Chirac en 2005. Peu importe, il faut souligner que la visite de François Mitterrand, dans un contexte national et international un peu particulier, a précédé la chute du régime de Didier Ratsiraka.
Julien R.
