L’Etat veut se montrer ferme quant à l’application de la loi relative à l’interdiction de circuler des véhicules de conduite à droite à partir du mois prochain.
Les propriétaires des véhicules à conduite à droite, particuliers ou utilitaires, ont jusqu’à la fin de ce mois, plus précisément le samedi 31 octobre à minuit, pour les transformer en voitures à conduite à gauche afin de pouvoir circuler librement sur tout le territoire malgache. Dans le cas contraire, ces véhicules feront l’objet d’une mise en fourrière directe dans les communes ou circonscriptions les plus proches. Et à cela s’ajoutera le retrait du permis de conduire du conducteur. C’est ce qu’a fait savoir le Col Andry Rakotondrazaka, DG de l’Agence des Transports Terrestres (ATT), hier lors d’un point de presse. Une rencontre qui avait pour objet de rappeler à tout le monde l’existence de la «Note circulaire» n°102/MTTM/SG/DGTT/DTR/SSR interdisant la circulation de tous les véhicules à conduite à droite à partir du 1er novembre 2015, dans tout Madagascar. «Aucune dérogation ne sera plus possible au-delà de la date limite. Tout non-respect de cette note sera considéré comme infraction. Et le véhicule ne sortira de la fourrière que seulement s’il va être transformé en conduite à gauche. Il doit donc être remorqué ou transporté pour rejoindre le garage ou le lieu de destination», a-t-il souligné avec un ton ferme. Avant de dire: « Le 1er novembre à partir de 00h, toutes les autorités compétentes, en particulier les Forces de l’ordre, prendront toutes les mesures nécessaires pour immobiliser totalement les véhicules à volant à droite dans tous le pays ».
Possible. Une décision qui fera sûrement beaucoup de mécontents, notamment les membres du «Collectif des Propriétaires des véhicules à conduite à droite». Eux qui réclament toujours l’existence de mesures d’accompagnement de la part de l’Etat. « La facture liée à la transformation d’un véhicule en conduite à gauche grimpe jusqu’à 7 millions d’Ariary. Ce n’est pas à la portée des bourses. Qui plus est, nous avons acquis nos voitures depuis longtemps, pourquoi c’est seulement maintenant qu’on nous les interdit ?», s’insurge un des propriétaires de ces genres de véhicules à volant à droite. «Nous n’allons pas rester les bras croisés », rajoutent-ils. A ce sujet, le premier responsable de l’ATT de poursuivre que les collectifs des propriétaires de ces véhicules ont déjà demandé l’avis du «Groupement des Ingénieurs du Secteur Transports» ou GIST si une transformation sans risque de ces véhicules est possible ou non. « Et le GIST a donné une réponse favorable », confie-t-on. Le bras de fer entre l’Etat et les propriétaires des véhicules à conduite à droite risque donc de persister.
Visite technique. Parallèlement à cela, le chef de service Suivi-évaluation au sein des centres de visite technique, Sammy Randriampeno de faire savoir que toutes les voitures à conduite à droite ayant été transformées en conduite à gauche devront impérativement passer une nouvelle visite technique. En outre, il a été affirmé que ces véhicules à conduite à droite ne seront plus assurés à partir du 1er novembre même si la durée de validité de leur assurance n’est pas encore expirée. En somme, l’ATT de réitérer que la loi doit être appliquée, «coûte que coûte ».
Remise en cause. A titre de rappel, le premier appel lancé datait de 2006, pour la transformation de ces voitures, suivi d’un rappel à l’ordre en 2008. Mais depuis 2009 jusqu’en 2012, l’importation de ces véhicules a repris de l’ampleur. Et c’est seulement maintenant que l’Etat veut se montrer ferme. La continuité de l’Etat est donc remise en cause.
Arnaud R.