Les milliards de dollars promis par les bailleurs de fonds lors de la conférence de Paris sont, nous assurent les dirigeants, la promesse d’un avenir radieux et vont permettre d’adoucir le sort des 80% de Malgaches vivant dans la pauvreté. Cependant, c’est un présent particulièrement sombre que ces derniers vivent actuellement. En cette période de fête, il n’est pas inutile de le rappeler.
Venir en aide aux 80% : De Malgaches très pauvres
Durant cette dernière quinzaine du mois de décembre, les distributions de vivres et de friandises aux personnes nécessiteuses se sont multipliées. Ce fut l’occasion pour les personnalités les plus en vue de faire assaut de générosité et de le faire savoir. L’actuelle et l’ancienne premières dames ont été présentes lors de ces manifestations et ont ainsi montré qu’elles éprouvaient de la compassion pour leurs compatriotes défavorisés. Cette générosité très ponctuelle n’est somme toute qu’une façon de se racheter devant une opinion publique qui, finalement, n’est pas dupe. Ces produits de première nécessité ne soulageront que provisoirement ces milliers de malheureux qui peinent à survivre. La publicité faite autour de ces gestes paraît même indécente car ces pauvres seront très vite laissés à leur triste sort après ces distributions. Ce ne sont pas ces actions ponctuelles qui vont permettre à cette population de sortir de leur misère. Les pouvoirs publics ne semblent pas décider à aider de manière efficace ces sans-abri qui aimeraient qu’on les aide à sortir de leurs conditions. Que n’a-t-on pas promis de faire pour assainir le bidonville de « La Réunion Kely » ? Des plans ont été établis pour dégager la voie ferrée où ils étaient installés et pour les installer sur des terrains aménagés en dehors de la ville. Il était prévu de les aider à s’en sortir. Et puis, les pauvres, faute de suivi, sont revenus à l’endroit qu’ils avaient quitté. On nous dira qu’il est facile de critiquer, mais ce qu’on remarque, c’est qu’il n’y a pas de véritable volonté politique pour résoudre le problème. C’est vrai que c’est difficile. Réaliser de grands projets économiques est nécessaire et les milliards de dollars promis peuvent être utilisés pour cela, mais il faut peut-être commencer par l’essentiel : s’intéresser aux 80% de Malgaches pauvres.
Patrice RABE