
L’opération menée par la Direction Générale des Impôts (DGI) contre la propriétaire de l’hôtel A & C met de l’huile sur le feu allumé par le vice-président de la CENI, Thierry Rakotonarivo, et attisé par la plateforme de l’opposition, le RMDM. Quand il y a trop de coïncidences, ce n’est plus une coïncidence.
575 millions Ar. pour une Ford Mustang (sans papier) ; 400 millions Ar. pour des équipements de salle de sport ; 50 millions Ar. pour un lot de 37 pots de fleurs… Les prix planchers fixés par l’Etat – représenté par la DGI – frôlaient plutôt le …plafond lors de la vente aux enchères publiques aux plus offrants et derniers enchérisseurs des biens saisis de Claudine Razaimamonjy. A moins que la Direction Générale des Impôts (DGI) ait voulu placer la barre de musculation très haute dans l’espoir de booster les recettes fiscales, mais aussi d’en profiter personnellement.
Parts d’amendes. Effet, comme l’avait révélé le Syndicat National des Agents des Impôts de Madagascar (SNAIM) au cours d’une conférence de presse tenue à certaine époque, les agents du fisc, surtout les responsables et les taxateurs bénéficient de parts d’amendes. Dans le dossier Claudine Razaimamonjy, lesdites parts pourraient se chiffrer par milliards. De quoi se payer les biens saisis de la propriétaire de l’hôtel A & C, hors de portée de la bourse du contribuable lambda qui pensait faire de bonnes affaires hier. Ils sont également loin, très loin du pouvoir d’achat des 200 employés de l’hôtel réduits au chômage malgré eux.
Cinéma. A croire qu’il s’agissait de folle enchère dont l’objectif inavoué est de faire en sorte que les biens ne soient pas vendus ou qu’on les réserve pour des adjudicataires privilégiés. En somme (au propre comme au figuré), c’est juste du cinéma comme la saisie des comptes bancaires de Claudine Razaimamonjy et de Mbola Rajaonah qui étaient déjà vides. A croire également que les deux ex-conseillers de l’ancien président Hery Rajaonarimampianina étaient prévenus à l’avance de l’imminence de l’opération.
Bourde. Quand bien même il n’y aurait pas de dessous politique derrière cette affaire, dixit le DG des Impôts, des membres de la majorité présidentielle subodorent, à tort ou à raison, que l’affectation en masse d’anciens barons du régime HVM à Antaninarenina est peut-être pour quelque chose dans cette opération ratée et inopportune de la DGI. « Une bourde », estime-t-on du côté d’Iavoloha qui aurait convoqué le premier responsable. Et ce, dans un contexte marqué par des manœuvres de déstabilisation du régime et de polémique sur les réseaux sociaux à travers lesquels, la saisie et la vente aux enchères publiques font le « buzz » pour les uns et le « bizina » pour d’autres.
Alliance objective. Force est d’ailleurs de se demander si la saisie et la vente aux enchères des biens de l’ex-sponsor du HVM ne vont pas aggraver – à dessein ou pas – la situation délétère qui pourrait faire le …beurre du propriétaire de Tiko. Mais aussi celui de l’autre ancien président qui se trouve actuellement au pays. On l’a vu du côté de Tsimbazaza au volant d’une Toyota V8 de couleur blanche. Une alliance objective entre les deux ex-candidats malheureux à la dernière course à la magistrature suprême qui récupèrent la déclaration controversée du vice-président de la CENI, afin de faire annuler l’élection présidentielle de 2018 et tenir un troisième ou plutôt un mauvais tour.
R. O