La lutte contre le secteur informel doit figurer parmi les priorités de l’administration afin d’assainir le commerce et partant d’améliorer les recettes publiques
Avec ses 35 années de métiers dans le commerce, Honoré Rasolonjatovo, alias Papasolo, PDG de la Société Commerciale Mahasoa, et non moins Vice Président de l’Assemblée Nationale, pour le Faritany d’Antananarivo a toujours ses mots à dire concernant ce secteur qui demeure encore et toujours dominé par l’informel.
Circuit informel. Au grand désavantage de l’économie en général et du fisc en particulier puisque le manque à gagner se compte en milliards d’ariary pour l’Etat. « En raison des ventes sans factures qui continuent de proliférer, l’Etat ne peut pas collecter correctement les recettes fiscales et par conséquent, chaque jour, l’administration fiscale accuse chaque jour des milliards d’ariary de manque à gagner », explique Honoré Rasolonjatovo. D’après celui qui a assuré pendant longtemps, la présidence du Conseil des Grossistes Professionnel de Madagascar (CGPM), seulement 30% à 40% des échanges commerciaux sont facturés et passent par le canal de la fiscalité. Le reste passe par le circuit informel et échappe à tout contrôle fiscal. « On a toujours œuvré pour lutter contre l’informel », explique Honoré Rasolonjatovo qui déplore le manque d’efforts de la part du ministère du Commerce. « Cette lutte contre le secteur informel doit figurer parmi les priorités de l’administration », ajoute-t-il.
Enquêtes. Honoré Rasolonjatovo n’a pour autant pas manqué de féliciter les actions entreprises par le Service de Renseignement Financier (SAMIFIN), le Pôle Anticorruption (PAC) et le BIANCO qui procèdent à des enquêtes sur l’origine des fonds. « Ce genre d’initiatives ont le mérite d’inciter les opérateurs économiques à intégrer le secteur formel », précise-t-il. Il a par ailleurs réitéré qu’il est plus que jamais nécessaire de mettre fin à cet amalgame entre grossistes et détaillants. « Beaucoup de commerçants sont à la fois grossistes et détaillants et cela provoque un dérèglement du système commercial » Au grand dam de ceux qui font correctement leur métier et qui rapportent à l’Etat des recettes publiques. « Si le processus de formalisation des commerçants réussit, l’Etat récoltera plus de recettes et par conséquent, l’on augmentera le taux de pression fiscale à Madagascar », selon toujours Honoré Rasolonjatovo, qui a également profité de la conférence de presse qu’il a tenue, hier, pour annoncer que la véritable démocratie est en train de s’installer à Madagascar (voir article en page 5).
R.Edmond.