
L’Etat reste ferme, quant à son opposition contre les ventes irrégulières de terrains de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA). De leur côté , les personnes impliquées dans cette affaire persistent dans leur voie, en faisant fi de la loi en vigueur.
Sont-ils au-dessus de la loi ? C’est la question posée par l’opinion, en voyant les travaux se poursuivre, malgré les interdictions de l’Etat. Le lundi 4 mars dernier, les responsables auprès du Ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Habitat et des Travaux Publics (MAHTP) sont venus avec un huissier, pour ordonner la suspension des travaux sur le chantier en face de l’hôtel Le Pavé Antaninarenina. Il s’agit d’une interdiction décidée, suite aux manifestations des citoyens, ainsi que l’intervention des responsables étatiques, face à la vente illégale de ce terrain. « Le Jardin d’Antaninarenina fait partie du domaine public. Il s’agit d’un patrimoine national », ont martelé les citoyens qui ont manifesté sur les lieux. Malgré cet ordre de suspension, les travaux se sont encore poursuivis le 7 mars dernier, selon le constat fait par les responsables du ministère, qui ont fait une visite inopinée sur les lieux. Ces responsables ont immédiatement fait appel à la Police de l’Aménagement du Territoire ainsi qu’à un huissier de justice. D’après le MAHTP, une plainte sera déposée face à cette situation, pour que le site soit scellé et pour que les travaux soient bel et bien suspendus. Une enquête sera également menée pour découvrir qui est derrière ces travaux qui se poursuivent, malgré l’interdiction.
Démolition. Selon le MAHTP, le patrimoine du peuple doit revenir au peuple. Ainsi, tous les terrains vendus illégalement à des privés devront être annulés. Mais ce n’est pas tout. Selon les informations, les signataires de ces contrats de ventes illicites sont poursuivis en justice. Dix personnes ont déjà été convoquées au parquet, la semaine dernière, mais certains d’entre eux, y compris l’ancien président du Conseil municipal, n’ont pas répondu à l’appel. Ce jour, ces dix personnes sont encore attendues à Anosy, suite à une autre convocation émise par le Parquet. Selon nos sources, cette affaire concerne la vente illicite du Jardin d’Antaninarenina et celle du terrain de l’EPP Analamahitsy. Par ailleurs, le terrain en face de l’EPP Behoririka, qui a déjà suscité une manifestation de citoyens, fait également l’objet d’enquête. Tout comme à Antaninarenina, les travaux de construction se poursuivent sur ce site, malgré la suspension ordonnée par les responsables étatiques. Selon les informations que nous avons recueillies, la démolition du nouveau bâtiment sur le terrain en question devrait se faire cette semaine. Une initiative de l’Etat, qui enchantera certainement le public. Affaire à suivre…
Antsa R.