L’accouchement du Plan national de développement (PND) est en bonne voie. Le ministre de l’Economie et de la Planification, Herilanto Raveloharison affirme que le diagnostic et les états des lieux sont faits. Les axes stratégiques qui restent seront bouclés d’ici à la fin de l’année. Le Plan national de développement devra ensuite être présenté et validé par les bailleurs de fonds. Le déblocage des financements extérieurs promis en dépend. Une telle explication vient à point nommé et s’avère indispensable dans la mesure où le commun des mortels n’arrive pas suffisamment à comprendre pourquoi les financements des bailleurs comme la Banque Mondiale et l’Union européenne n’arrivent toujours pas. Les techniciens de l’économie essaient de rassurer en expliquant qu’il ne s’agit plus que de procédure. Mais ils ne sont pas toujours convaincants.
Un véritable casse- tête
La lenteur des démarches est en train d’étrangler l’efficacité financière du gouvernement dans les actions que les ministres doivent entreprendre pour sortir le pays de la crise. L’équilibre de la loi de finances rectificative adoptée est loin de répondre aux attentes. A entendre certains membres du gouvernement, il sera bien difficile d’arriver à joindre les deux bouts avec les budgets de fonctionnement et d’investissement alloués. C’est le PND en chantier qui succède au MAP (Madagascar Action Plan) de l’époque Ravalomanana pour les trois ans à venir. Il ne pourra servir qu’après validation des bailleurs de fonds vers la fin de l’année. Les financements tant attendus ne seront débloqués qu’au début de l’année prochaine. On aurait certainement mis plus de temps dans les négociations, si le président de la République n’a pas réalisé l’offensive diplomatique à l’étranger pour supprimer les sanctions et pour remettre en confiance les bailleurs de fonds sur la volonté de coopération du régime après le succès du déroulement des élections démocratiques. La question qui se pose serait aujourd’hui celle-ci : « Où trouver de l’argent pour mieux fonctionner en attendant les financements extérieurs prévus en début d’année ? » C’est le casse-tête en haut lieu parce que les ennemis politiques du pouvoir sont à l’affût. Ils exploitent toute forme de faiblesse qui diminue son image auprès du public. Le gouvernement est pris à la gorge par les difficultés croissantes. Il n’arrive pas à satisfaire les revendications corporatives des manifestants et à gagner la bataille contre l’insécurité grandissante dans les différentes régions. L’absence de résultats significatifs ne conforte pas l’image des ministres dont seulement quelques-uns, pour ne pas dire une poignée, communiquent et jouent la transparence médiatique sur leurs activités. Quoi qu’il en soit, le gouvernement doit réussir le Plan national de développement. C’est le document que les bailleurs de fonds attendent pour ouvrir le robinet des financements. Le Programme Général de l’Etat (PGE) soutenu par le Premier ministre devant l’Assemblée nationale a besoin d’être renforcé pour avoir plus de crédibilité à leurs yeux.
Zo Rakotoseheno