Le Premier ministre Kolo Roger a dirigé son premier conseil de gouvernement. Il n’a pas changé la vieille tradition de la Transition d’organiser cette réunion hebdomadaire le mardi. Ce qui n’est plus le cas des conseils des ministres de ces derniers temps qui sont organisés le vendredi et non pas le mercredi. Les médias commencent à s’habituer à ces nouvelles pratiques des nouveaux dirigeants. Mais, ils sont surpris que les communiqués officiels de ces conseils mettent beaucoup de temps pour leur parvenir. Le conseil de gouvernement a donné hier l’impression d’avoir oublié de communiquer à la presse à l’issue de la réunion les décisions prises. Les médias ont attendu tard dans la nuit en vain les résultats de ce conseil qui a duré plusieurs heures. Ils ont regardé sur le site de la primature mais celle-ci n’a pas été actualisée depuis longtemps. Peine perdue. On se souvient que les portes-paroles du gouvernement de transition ont été rapides dans cette mission d’information de la presse et partant du public après les conseils.
Véritable démarrage
Quoi qu’il en soit, le véritable démarrage a commencé pour le pouvoir. Dans les ministères, on s’active à assainir en revoyant les organigrammes. On prépare les nominations aux hauts emplois de l’Etat qui seront soumis au prochain conseil des ministres. On formule les stratégies et ont défini les plans d’action. Il ne semble plus être question de perdre du temps devant les défis lancés par le Président de la République lors de son investiture et les objectifs que le gouvernement s’est fixé dans le programme de mise en œuvre de la politique générale de l’Etat présenté récemment par le Premier ministre aux députés. L’ennemi à vaincre n’est pas un secret, c’est la pauvreté. Celle-ci, il faut se rendre à l’évidence, continue de s’aggraver. Les financements des bailleurs de fonds sont annoncés pour soulager la situation mais ils n’ont pas encore produits les effets miraculeux que l’on espère d’eux en faisant disparaître devant les yeux cette misère, un spectacle au quotidien, dans laquelle vit la majorité de la population. Il est certain qu’après cinq ans de transition, les résultats ne peuvent être réjouissants. La mauvaise gouvernance qui y a régné ne devrait plus continuer en cette nouvelle République. Mais, il n’est pas aussi facile qu’on le prétend en politique d’écarter du pouvoir les anciens amis qui vous ont soutenu pour sa conquête. On se demande inlassablement avec inquiétude sur quelles forces politiques s’appuyer pour atteindre au plus vite un rythme de croisière ? Toute la subtilité du démarrage est dans cette question. L’Exécutif est averti et avance prudemment. Une choses est sûre, rien n’est plus fragile qu’une nouvelle République qui doit encore passer l’étape du « détruire » avant de « reconstruire» sur des bases plus solides le développement de la nation.
Zo Rakotoseheno