Le conseil des ministres des Etats membres de la Commission de l’Océan Indien (COI) qui a débuté lundi sera clôturé aujourd’hui à l’Hôtel Carlton. La COI manque toujours un peu de visibilité et ne polarise pas véritablement l’attention du public. On pense que c’est à cause de quelques questions dont les réponses jusqu’à présent ne répondent pas aux attentes de l’opinion. Ainsi, l’Union des Comores continuent de rêver de récupération de l’Ile de Mayotte devenue département d’outre-mer français depuis 2011. A-t-elle raison ou tort ? L’ONU n’a jamais reconnu Mayotte comme un territoire français. Madagascar pour sa part revendique la possession des quatre îles éparses dans le canal du Mozambique qui font pour la France officiellement partie des Terres australes et antarctiques françaises. Le dossier n’évolue pas. Il n’aurait même pas été évoqué au dernier sommet des Chefs d’ Etat de la COI tenu aux Comores. Une chose est sûre, la France n’est pas près de se séparer de ces Iles pour ses gisements d’hydrocarbures découverts.
Vers des actions concrètes
Sinon 26 projets ont été menés à terme depuis une dizaine d’années par la COI pour un coût total de 205 millions d’euros. L’Union européenne (UE) demeure son principal bailleur de fonds avec une prise en charge de 70 % des projets. La question qui se pose est maintenant de savoir si la volonté de faire de Madagascar le grenier à riz de l’Océan Indien est en bonne voie malgré des réticences exprimées. Il est vrai que la production peut être bénéfique en assurant l’autosuffisance alimentaire dans la région. Mais si elle est destinée en grande partie à l’exportation, le pays risque de ne pas pouvoir nourrir sa propre population qui, en pourcentage, représente plus de 90 % de la population des pays membres de la COI. D’autres projets comme la ligne aérienne commune et la télévision régionale se font attendre. Leur intérêt n’apparaît-il pas vraiment évident pour qu’ils demeurent au stade des bonnes intentions ? Quoi qu’il en soit, la coopération entre les îles ne s’arrête pas à ces domaines mais se développe aussi sur d’autres plans, sécuritaire, financier, énergétique et écologique. La COI a décidé de prioriser, pour la période 2013-2016, trois domaines phares d’interventions qui contribueront à consolider l’Indianocéanie à savoir, l’accessibilité et la connectivité régionale (transport maritime, transport aérien, TIC), la sécurité alimentaire régionale, la culture et les médias (pour une télévision régionale). Le Conseil des ministres de la COI devrait dévoiler aujourd’hui les fruits de sa réunion. En d’autres termes, présenter les actions concrètes qu’il entend mener pour atteindre ces objectifs.
Zo Rakotoseheno