L’Exécutif renoue avec la réunion du conseil des ministres qui a été suspendue pendant la campagne de propagande et le scrutin des élections communales. La reprise apparaît urgente. Certainement pour la prise de décisions importantes mais aussi parce que le président de la République prévoit dans son programme des déplacements à l’étranger. Il est invité à la foire de Milan en Italie et participera ensuite au sommet des chefs d’Etat de la SADC à Gaborone.
Vers les sénatoriales
On vit en ce moment une ambiance de tension politique post- électorale en attendant les résultats définitifs des élections communales et municipales. Près d’un millier de requêtes pour anomalies ou annulations de voix de bureau de vote aurait été déposé au niveau des tribunaux administratifs. Ils disposent d’un délai de trente jours pour proclamer officiellement les résultats. La compétition s’est jouée entre trois grands partis politiques, le HVM, le TIM et le Mapar. A ajouter à cette concurrence, la vague d’indépendants dont nombreux ont été en tête des résultats provisoires dans plusieurs communes. Les rapports de forces politiques qui découleront des résultats pourraient entraîner des changements profonds au niveau des institutions de l’Etat. Le remaniement ou le changement de gouvernement qui a toujours été écarté en haut lieu peut devenir une nécessité afin de réajuster la composition du gouvernement en fonction des nouveaux rapports de force politiques. Certains politiciens évoquent même la possibilité maintenant, de procéder à une dissolution de l’Assemblée nationale. Mais, le président de la République ne semble pas intéressé par une telle opération dans sa quête d’apaisement et de réconciliation nationale. Il pencherait plus pour la mise en place du Sénat qui devient maintenant possible pour garantir un équilibre au niveau du Parlement. Les grands électeurs, maires et conseillers municipaux, qui composeront le collège électoral des sénatoriales seront bientôt connus. Le HVM aurait la part du lion d’après les résultats provisoires. Le Sénat pourra être sur pied dans les meilleurs délais. Il comprend, pour deux tiers, des membres élus en nombre égal pour chaque Province, et pour un tiers, des membres nommés par le Président de la République, pour partie, sur présentation des groupements les plus représentatifs issus des forces économiques sociales et culturelles et pour partie en raison de leur compétence particulière. Tout semble rentrer progressivement dans l’ordre constitutionnel. Mais il reste encore à l’Exécutif à trouver des solutions à ces foyers de tension, qui donnent une image d’un pays instable où la crise politique et sociale perdure.
Zo Rakotoseheno