Elle est Française, Réunionnaise et Malgache, bref pluriculturelle. Elle c’est Monique Couderc, la représentante du conseil de département de la Réunion à Madagascar. Son poste sur place ressemble vraiment à un retour aux sources quand on revient sur son histoire.
« J’ai une grand-mère maternelle malgache, qui m’a chouchoutée, m’a appelée sa « metisy kely ». Je suis connue et j’ai vécu à Tana avant, dans le quartier de Faravohitra, durant mon enfance quand elle était encore vivante. Ma grande mère a épousé un Corse Armani Nicolas. Ma maison ancestrale se trouve à Faravohitra, une maison ancestrale bien conservée qu’on appelle dans le quartier le « château kely». Quand elle a grandi, ses parents l’ont emmené en France et à la Réunion. Mais son cœur a toujours été rattaché à Madagascar. « Cela m’a toujours interpellé ce problème identitaire, la place du métissage… Je le vis très bien au contraire d’autres personnes comme ma mère qui en a vraiment souffert. Ce n’est pas une faiblesse d’avoir une pluri culturalité ». Monique Couderc parle évidement français, maîtrise le créole, mais surtout elle parle malgache et en maîtrise les subtilités. « Je peux basculer en permanence d’une culture à une autre. Elle est fière de son statut. « Je sais qu’il y a aussi des exclusions parfois, des provocations mesquines, mais ce n’est pas grave ».
A la Réunion, elle a étudié le malgache à l’université « beaucoup de gens pensent que c’est une perte de temps. Moi, je pense qu’il faut pousser encore plus ces échanges, ces études du malgache au haut niveau. Que les Malgaches soient vraiment fiers de leur belle langue ».
Avec un Master 2 d’anthropologie, un master 2 de santé publique et une formation en infirmerie, elle a roulé sa bosse partout avant d’occuper ce poste à Madagascar. Selon ses dires : « Je ne suis pas mariée, mais j’ai toujours vécu maritalement ». Issue d’une fratrie de trois frères et de deux sœurs, elle est l’avant-dernière. En 1985, elle a entrepris un voyage à Madagascar pour avoir une nationalité malgache « les autorités étaient étonnées de ma démarche. Elles étaient étonnées et cela m’a marqué ».
Tout comme l’a marqué dans sa vie la perte de son conjoint « L’élément le plus tragique de ma vie est cet accident d’avion de mon mari au moment où l’on projetait d’avoir des enfants. Pour compenser cette déchirure, je me suis attachée aux enfants de mon frère. Ils sont grands maintenant. Je pense que j’ai réussi avec eux ce côté maman ». Quant à son côté engagé, elle a dit : « Sur le plan politique nous sommes une famille engagée. Nous avons toujours eu des affections pour la gauche. Moi, j’ai le cœur à gauche et je suis convaincue qu’on peut travailler avec les autres avec nos différences ». Cet engagement l’a emmené à participer à des œuvres caritatives comme ce qu’elle a fait au Népal et sur laquelle elle a fait un film. elle a aussi une nièce, Erica Bareigts qui est d’ailleurs une politicienne du Parti socialiste, nommée secrétaire d’État chargée de l’Égalité réelle dans le gouvernement Valls au mois de février dernier. « Je me dévoile politiquement et cela ne m’empêche pas de travailler avec tout le monde ».
Elle a fait sienne cette citation d’Albert Camus : « Etre différent, ce n’est ni une mauvaise chose ni une bonne chose. Cela signifie tout simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même »
Pour sa nomination au poste de représentante du conseil départemental de la Réunion, « la présidente du conseil départemental Nassimah Dindar m’a confié cette mission tout en sachant que nous n’avions pas les mêmes idées politiques. C’est une femme très ouverte, très engagée dans la cause des femmes et qui m’a fait confiance dans la mise en place de cette mission à Madagascar ».
La mission est réussie quand on voit les résultats des projets de coopération. Actuellement, il y a plus de trente volontaires réunionnais qui travaillent à Madagascar dans le cadre du projet d’appui à la Francophonie.
Anny Andrianaivonirina
Cc Monique c’est josselin C… sinon comment vas-tu grande sœur, bien j’espère . Je vois que tu es épanouie à Mada . J’aurais bien aimé être j’ai à tes cotés pour t’apporter ma petite pierre à l’édifice bénévolement.( retraité). J’ai eu de tes nouvelles à Tahiti par l’intermédiaire de ton frère Jacques et Monique . Actuellement je suis au Vietnam jusqu’à l’année prochaine et au mois janvier a mon retour je vais rendre visite à Jacques et Monique. Bises.