Le passeport non signé de l’ancien président de la République exilé en Afrique du Sud a suscité la polémique. Mais depuis que la ministre des Affaires Etrangères a donné sa versions on commence à se demander dans l’opinion si l’avocat de Marc Ravalomanana n’essaierait pas non plus de créer un problème qui n’existe pas. Lala Razafitrimo n’a jamais été aussi clair concernant ce passeport. Même si l’ancien président n’en possède, en citoyen malgache il peut soumettre son cas au consulat du pays qui lui autorisera de revenir. Le passeport non signé n’est par conséquent qu’un prétexte. Mais pourquoi l’avocat Brian Currin l’a-t-il évoqué comme un obstacle qui empêche l’ancien Président de sortir d’Afrique du Sud ?
Vers une surprise ?
Cela fait maintenant cinq ans et quelques mois, autrement dit tout un mandat présidentiel que Marc Ravalomanana est en Afrique du Sud. Toutes les tentatives antérieures qu’il a essayées n’ont pas marché. Les autorités au pouvoir pendant la période de Transition ont toujours trouvé le moyen de le bloquer. La compagnie aérienne Airlink en sait quelque chose à propos des « notam » qui lui a été signifié plusieurs fois si elle avait à son bord ce passager indésirable. Les négociations politiques et diplomatiques ont été plus audacieuses. La Feuille de route de sortie de crise a même cité dans l’une de ses clauses le nom de l’exilé politique pouvant revenir dans son pays. Mais avec beaucoup de complicité nationale et internationale, le retour de l’ancien chef d’Etat a toujours été remis aux calendes grecques. On préférait renier sa signature, cas de la Feuille de route non appliquée, que de tenir son engagement. Le président de la République Hery Rajaonarimapianaina est plus subtil. Il n’a jamais accepté d’en faire une priorité par rapport aux vingt deux millions de Malgaches. Il recevra néanmoins l’exilé d’Afrique du Sud lorsqu’il a assisté aux festivités marquant la réélection de Jacob Zuma dans ce pays voisin. Rien n’a filtré de la rencontre. Mais les décisions de l’Etat telles que la réhabilitation et l’indemnisation de la société Tiko, la possibilité offerte aux membres de la famille Ravalomanana d’entrer et de sortir des frontières sans être inquiétés laisse deviner qu’ils ont recouvert leurs droits. Mais Marc Ravalomanana a-t-il réellement le droit de revenir ? Certains de ces adversaires politiciens pensent toujours que l’ancien Chef de l’Etat possède une grande capacité de nuisance s’il remettait les pieds aux pays. Aussi pour eux, il vaut mieux qu’il prolonge son séjour en Afrique du Sud. D’autres affirment que le Président actuel a peur de sa présence au point de préférer qu’il ne bouge pas de là où il se trouve. Mais d’autres avis plus pertinents estiment que le président de la République actuel veut la réconciliation nationale. Il n’est pas contre le retour de l’exilé d’Afrique du Sud. A ce dernier de décider de la date de son retour. Ce n’est pas une question de passeport. Une surprise le 26 juin ?
Zo Rakotoseheno