Sénatoriales, jour J -8 ! Moins bruyantes qu’une campagne de propagande pour une élection au suffrage direct, les résultats des sénatoriales ne sont pas moins attendus avec impatience par le public. Les grands partis bien classés aux communales ont mis en lice des personnalités connues dans leur région respective. La liste des grands électeurs composés de maires et de conseillers municipaux est fixée depuis quelques jours. Leur nombre est de 12 617, issus des 1 695 communes existantes. Les candidats sénateurs en compétition sont légion bien qu’il n’y ait en tout et pour tout que 42 sièges à briguer.
Vers une majorité stable
Si les consignes de vote des grands partis sont respectées, les résultats des sénatoriales ne présenteront aucune surprise. Maires et conseillers municipaux voteront pour leur couleur et leur camp politique sans état d’âme. Dans cette optique, le HVM, le TIM et le Mapar gagneront dans les communes où ils ont dominé lors des communales. La part du lion revient normalement au parti du pouvoir HVM qui a gagné près de mille communes, essentiellement rurales, sur l’ensemble du territoire national. Des suspenses limités pourraient se jouer au niveau de quelques communes urbaines entre les concurrents, mais n’entraîneront pas de grandes perturbations sur les prévisions de résultats établies en rapport avec les résultats des élections communales et du collège des grands électeurs. En d’autres termes, les sénatoriales offriront au régime au pouvoir, la majorité et l’équilibre parlementaires qu’il n’a acquises que dans des conditions difficiles et instables au niveau de la seule Assemblée nationale. La mise en place du Sénat donne aussi au président de la République l’occasion de nommer les 21 sénateurs de son quota. L’avènement d’une majorité stable ne fait plus de doute. Le président de la République aura à travers elle la marge de manœuvre et le ballon d’oxygène qui lui ont manqué politiquement depuis le début de son mandat. Le président de la République a besoin d’un Sénat averti, dynamique et efficace pour soutenir sa politique de développement. Il ne faudrait pas qu’il tombe dans l’erreur stratégique de ces prédécesseurs qui ont mis à profit le Sénat pour servir de placard à des non-performants, à des politiciens sans envergure qui finissent toujours par lui tourner le dos. Le président de la République devrait avoir en conscience qu’il arrive bientôt à la moitié de son mandat. Il n’a plus beaucoup de temps devant lui pour à la fois réaliser les promesses urgentes et se préparer pour les élections présidentielles de 2018.
Zo Rakotoseheno