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samedi, septembre 7, 2024
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Victor Miadana : L’exemple du « nul n’est prophète dans son village »

De gauche à droite, Haïlé Sélassié, Philibert Tsiranana et Victor Miadana, en 1965.

En 1950 et ce jusqu’en 1980, dans la région Nord de la Grande Île, des centaines de jeunes jettent leurs bêches, quittent la campagne et débarquent en ville pour prendre le stylo. À cette époque, l’éducation est une excuse valable. Le but est simple, acquérir des connaissances pour vivre comme les « vazaha Français ».  Ainsi, la bourgeoisie rurale s’efforce, vend son bétail, ses lopins de terre afin que sa progéniture ait accès à l’éducation, et surtout ne vienne pas grossir les rangs des communs des mortels. 

Diego-Suarez était un eldorado des cultivés. Cette grande ville industrialisée de la partie septentrionale accueillait non seulement les jeunes déterminés des bourgades des environs à savoir Ambilobe, Ambanja, mais aussi ceux des contrées plus ou moins éloignées comme Mandritsara, Befandriana-Nord… Ceux-ci, trouvant la ville de Majunga bondée de gens, préfèrent mettre le cap vers la pointe du pays. Une pointe qui leur façonne à devenir diégolais, car la culture s’avère attrayante. Cependant, la majorité  a tendance à ne pas laisser derrière elle sa tradition, tout en s’adaptant à celle de la terre d’accueil. D’ailleurs, le cosmopolitisme de celle-ci les met à l’aise. « Tout le monde avait sa culture, et chacun respectait la coutume de son voisin », a fait savoir, Rokia Malandy, une vieille dame de 81 ans, contemporaine de l’époque.

 Ces élites issus de la bourgeoisie rurale occupent des places plus ou moins importantes dans la région du Nord. Parmi eux figure Victor Miadana. Ayant  passé la moitié de sa vie dans le Nord-Ouest et le Nord du pays,  il a été en quelque sorte formé par les membres du parti pro colonial. En effet, il entretenait des relations étroites avec les partisans du PADESM, puis le PSD. Il était vice-président du temps de Philibert Tsiranana. Fasciné par la francophilie des habitants, il finit naturellement par embrasser l’idéologie de la deuxième moitié des années 1940 jusqu’à l’avènement de l’Indépendance.

En décembre 1965, il était au côté du président lors de la visite officielle de l’empereur d’Éthiopie Hailé Sélassié. Qui aurait pu imaginer que le petit campagnard de Mandritsara s’alignerait sur le même rang que le père de l’indépendance malgache et la personnalité la plus influente en Afrique ? La passion est le moteur de toutes les ambitions. Il a travaillé dur pour arriver à ce stade.

« Son brillant parcours est un exemple à suivre », confirme Didier Rasamy, un passionné d’histoire des grands hommes de la Région Sofia. Effectivement, l’itinéraire de Miadana séduit les Tsimihety du Centre Nord. Dorénavant, Diego-Suarez et ses environs  seront les pépinières d’éminence grise. « Certes, la ville n’est plus ce qu’elle était avant. Mais, les parents, de nos jours, se réfèrent toujours au passé, car les ouï-dire circulent encore. Si vous voulez que vos progénitures sachent bien parler en français, envoyez-les à Diego »,  avance  Michel Ravoavy.

En d’autres termes, les habitants des villages cités prennent en compte la distance. La population de la partie sud de la région Sofia  comme Mampikony, Boriziny optent pour Mahajanga et Antananarivo tandis que ceux du nord préfèrent Antsiranana.

Bref, nul n’est prophète dans son village !

Iss Heridiny

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