
Nonobstant la sortie du calendrier électoral, le KMF/CNOE ou l’observatoire des élections à Madagascar, désapprouve non seulement ce nouveau calendrier mais craint aussi l’avènement d’une nouvelle crise.
Moins d’une semaine après la sortie du calendrier électoral qui prévoit la tenue de la présidentielle durant la forte saison des pluies (à titre de rappel, le 7 novembre pour le premier tour et le 19 décembre pour le second), le KMF/CNOE – par le biais de son président, Andoniaina Andriamalazaray, estime « ne pas en être satisfait » dans la mesure où, selon les explications du président, « de nombreuses zones d’ombre y afférentes ne sont toujours pas élucidées ». Mais ce n’est pas pour autant qu’il incite les gens à se rebeller. « Nous sommes jaloux du respect de l’Etat de droit, donc, en tant qu’observatoire des élections, nous allons effectuer et continuons d’effectuer notre travail », précise-t-il. En d’autres termes, le KMF/CNOE tient à ce que les textes réglementaires et législatifs soient respectés et appliqués. Et d’ailleurs, c’est l’unique moyen de produire des élections transparentes, estime toujours Andoniaina Andriamalazaray. Néanmoins, il est loisible de rappeler que tous les citoyens sont égaux devant la loi. C’est prévu par l’article 6 de la Constitution. Par conséquent, le message du KMF/CNOE ne doit pas s’adresser uniquement aux citoyens, mais aussi et surtout aux dirigeants et à ceux et celles qui vont organiser et conduire ces élections.
Nouvelle crise. Et puisque l’on en parle, le KMF/CNOE craint l’avènement d’une nouvelle crise, non pas par rapport au respect ou au non-respect des textes en vigueur, mais par rapport au vide juridique, dommageable pour le bon déroulement de la phase préélectorale. Andoniaina Andriamalazaray explique que « Les textes électoraux existent. Mais aucune disposition relative à la phase préélectorale n’est mise en vigueur. C’est le cas, à titre d’illustration, du plafonnement des fonds alloués à la campagne électorale ou encore de la période fixant cette campagne ». Effectivement, et nonobstant les cris de la société civile, les nouvelles lois électorales ne font mention ni du montant fixe de la somme qui doit être utilisée en période de campagne, lequel garantit l’égalité de chances des candidats, ni de la précampagne qui – « grâce au » vide juridique y afférent – profite à quelques potentiels candidats, que ce soit sous forme de meeting, de show grandiose ou d’inauguration d’infrastructures. Par ailleurs, les résultats ne doivent, en aucun cas, revêtir un caractère frauduleux dans ce contexte où les tensions se cristallisent et où les partisans des uns attendent ceux des autres au guet-apens.
Aina Bovel