Samedi, Zara Aina, un organisme œuvrant dans l’éducation à travers l’art, a enfin été doté de son « at home » ; et ce au fin fond du quartier populaire d’Ankazomanga. De quoi ravir les jeunes du voisinage. L’histoire de Zara Aina est une belle aventure, avec deux Américains, Lucas Caleb Rooney et Bryce Pinkham, des gars de Broadway, capitale mondiale du théâtre. Et des Malgaches, Alexandre Rahaingo, Louis Zo Rabearisoa, Alfred Leonard Rasolofoniaina, Rado Rakotomalala et Rindralinato Raminoariso. L’un d’entre eux est docteur, certains « activistes » sociaux, un autre chanteur de « hira gasy »… Une troupe qui n’hésite pas à payer de sa poche pour enseigner, depuis trois ans, à des jeunes des écoles publiques alentour et à des enfants défavorisés. « Nous leur apprenons la danse, le théâtre et le renforcement de capacités », fait savoir l’un des formateurs. Le programme dure trois ans. En ce moment, Zara Aina a sorti une « promotion », des jeunes entre 14 et 18 ans, qui sont déjà capables de former d’autres jeunes. L’une d’elle s’exprime. « Le théâtre et la danse m’ont beaucoup apporté, personnellement. J’ai pu ouvrir mes horizons de connaissances et m’ouvrir l’esprit ». Un autre. « Je trouve ici les solutions aux problèmes que mes proches sont incapables de résoudre ». En sus, les apprenti(e)s sont obligé(e)s d’apprendre l’anglais et le français. De plus, les formateurs et encadreurs sont assez sévères quant aux notes à l’école. Dimanche après-midi, ils ont régalé les spectateurs avec un grand spectacle mêlant danse, théâtre et concert musical. « Nous disposons d’un programme pour les enfants vivant dans la précarité et dont les parents n’ont pas beaucoup de moyens », ajoute une encadreuse. L’ouverture de ce centre leur permet ainsi d’avoir un « chez soi », une bibliothèque, des lieux de vie, des adultes à leur écoute, et d’échanger avec des jeunes de leur âge…
Maminirina Rado