Le pourcentage de personnes placées en détention préventive a connu une nette amélioration, ne serait-ce que pour les maisons centrales d’Antanimora et d’Ambalatavoahangy. La surpopulation carcérale demeure alarmante.
Vers une métamorphose de la détention provisoire
La surpopulation carcérale est un mal chronique des prisons malgaches mais une chute de densité carcérale a été enregistrée auprès de la prison d’Antanimora et d’Ambalatavoahangy selon la Fédération internationale des Avocats. « Ces maisons centrales figurent parmi celles qui enregistrent le plus grand nombre de détenus mais des améliorations ont été observées ces dernières années. Le taux de détention provisoire auprès de ces deux prisons est passé de 70% à 50% grâce à notre projet de lutte contre la détention préventive abusive à Madagascar qui a débuté en 2017 », selon la coordinatrice du projet, Miora Randrianindrina. Ce projet coïncide avec les objectifs du ministère de la Justice qui vise un ratio de 70 condamnés pour 30 prévenus, renchérit à son tour le Directeur de l’administration pénitentiaire (DRAP) Analamanga, Berthin Ramamonjisoa. Dans la majorité des prisons, sur 100 détenus, 60 sont condamnés et 40 sont en détention préventive, selon une note publiée par le ministère de la Justice.
Sureffectif
Rien que pour Antanimora, le nombre de détenus dépasse largement la capacité d’accueil qui recense actuellement 4500 personnes malgré le fait qu’elle devrait en accueillir 1200. Des femmes accompagnées par des enfants en bas-âge attendent toujours d’être jugées. La FIACAT avec l’appui de ses partenaires et le financement de l’AFD (Agence Française de développement) n’a pas oublié ces enfants en cette période de fête et a organisé une donation hier. 900 kg de riz et 160 kg de grains secs ont été distribués à Antanimora et à Ambalatavoahangy au profit de 50 enfants âgés de moins de 4 ans. Ils ont également pu bénéficier de jouets de toutes sortes et de sapins. « Ces enfants ont le droit de fêter Noël en toute dignité. L’humanisation de l’univers carcéral figure également parmi nos priorités », souligne la responsable administrative et financière de FIACAT , Ericka Razakanirahina.
Narindra Rakotobe
