Dans le classement des villes les plus sûres de Madagascar, Fandriana et Nosy-Be se trouvent tout en haut de la liste. Ville tentaculaire, Fandriana prend des airs de gros village, comme beaucoup d’autres localités mi urbaines, mi rurales. Les nouvelles, par le biais du bouche à oreille, y circulent si vite. Par contre, dès 21h, la ville tombe dans une sorte d’immobilisme,idéal pour un décor de cinéma de ville abandonnée. Les bars, les épiceries, les volets des fenêtres… se ferment. La cité se couche tôt. Pour éviter les déconvenues, autant faire des achats utiles dans la journée. Ni une fois, ni deux fois, cette idée est relayée chez les autochtones. « Vous pouvez sortir la nuit, il ne vous arrivera rien. Dans les rues, il n’y aura que vous et les luminaires. Sauf une mauvaise rencontre avec les sorcières ou les spectres ». Même au-delà des portes de la cité, à travers les champs et les collines limitrophes, Fandriana est réputée pour sa sécurité. Voire dans tout le district. Jusqu’à Miarinavaratra, pour rejoindre deux villages à une heure de marche à travers champs et forêts à toute heure est possible. Un citadin de la Capitale mettra du temps à être vraiment convaincu de ce niveau de quiétude, notamment après avoir rencontré, au détour d’un sentier, une bande de gardiens de zébus. Les « salama e ! », « tsara e ! » suffisent à échanger des regards amicaux, certes interrogateurs. Et à chacun de continuer sa route. Les témoignages des « migrants » se ressemblent sur ce point, surtout ceux venus des zones rouges comme Bongolava. Fandriana, en tant que ville et en tant que district, respire la sérénité et la paix. « Auquel cas où il y a des vols à l’esbroufe, du racket, des effractions de domicile, c’est le fait de gars venus de la Capitale. Surtout lors des festivités de fin d’année ou lors des foires », souligne une habitante.
Maminirina Rado