- Publicité -
vendredi, mai 9, 2025
AccueilSociétéVie des sinistrés : Difficile adaptation des familles déplacées

Vie des sinistrés : Difficile adaptation des familles déplacées

Le site d’hébergement d’Andohatapenaka.
Le site d’hébergement d’Andohatapenaka.

La vie s’organise tant bien que mal pour les sinistrés des dernières intempéries, après le déplacement de tous les sans-abris d’Antananarivo à Andohatapenaka.

Plutôt mal que bien si l’on en juge aux conditions de vie et l’environnement dans lesquels ces sinistrés sont contraints de vivre pendant encore quelques semaines.

Ici, les sinistrés arrivent, complètement désespérés. Leurs maisons, devenues inhabitables seulement en l’espace d’une nuit, sont toujours sous les eaux. Sur le site d’hébergement, les tentes sont surpeuplées et certaines personnes n’en disposaient pas à leur arrivée sur place. Une fois la nuit tombée, hommes, femmes, enfants et même des nourrissons de seulement quelques jours s’entassent dans ces tentes où l’intimité est un mot à mettre entre parenthèses. La promiscuité est telle qu’il est impossible de délimiter le moindre périmètre pour chaque famille. Même pour aller aux toilettes – des latrines ont été construites sur place – il faut faire la queue à certaines heures.

Organisation. Les familles issues de milieux défavorisés, victimes des inondations, retrouvent sur ce site d’hébergement de meilleures conditions de vie que chez eux, où les habitations, extrêmement insalubres et exiguës, ne le sont que de nom. En revanche, les familles qui ne font pas partie des ménages défavorisés, mais dont les maisons ont été également inondées, se retrouvent sur le site d’accueil totalement désemparées, peu habituées à de telles conditions de vie, ne seraient-elles que temporaires.

Les familles déplacées d’anciens sites d’hébergement vers Andohatapenaka sont, par ailleurs, confrontées à des problèmes d’éloignement, rendant l’organisation de leur quotidien complètement perturbée. La scolarité des enfants, notamment, est source de tracas pour les parents. La sécurité des maigres biens qu’elles ont pu emporter, pose également problème. « Il est difficile de retourner au travail car les affaires vestimentaires et les ustensiles de cuisine doivent être gardés de jour comme de nuit. Des vols ont déjà été signalés ici. Les gens se volent des lecteurs de VCD, des téléphones, des chaussures et des marmites », se plaignent les sinistrés.

Santé fragile. Afin d’éviter la propagation des petits maux et l’apparition de maladies contagieuses plus sérieuses, le site a été aspergé de produits désinfectants. Les enfants sont les plus vulnérables et présentent généralement des ennuis de santé tels la toux, la diarrhée, la fièvre et des problèmes dermatologiques. Des équipes médicales assurent, sur place, des consultations et distribuent des médicaments pour la prise en charge des personnes malades. Les bien portants, eux, essaient de survivre du mieux qu’ils peuvent. L’après inondation reste encore un grand point d’interrogation pour toutes ces familles, certaines ne pourront plus retourner dans leurs anciennes habitations trop endommagées. Un autre problème majeur auquel elles devront faire face, autrement, elles n’ont d’autres choix que de grossir les rangs des sans-toits d’Antananarivo, déjà en nombre avant les inondations.

Hanitra R.

- Publicité -
Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser