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mercredi, juillet 9, 2025
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Vie des sinistrés : La promiscuité mal vécue par les sans-abri

C’est une petite communauté qui s’organise sous les tentes, à Ankorondrano.
C’est une petite communauté qui s’organise sous les tentes, à Ankorondrano.

Chedza, la semaine dernière, et maintenant la ZCIT (zone de convergence intertropicale) continuent de faire des dégâts dans la capitale et dans les régions. Le nombre des sinistrés avoisinent les 120 000 actuellement.

Les sinistrés des intempéries des derniers jours continuent d’augmenter en nombre. A Antananarivo, ils sont pris en charge dans des sites d’hébergement, essentiellement des bâtiments publics (écoles publiques, gymnases) et des tentes. Complètement désemparés par le fait d’avoir quitté leurs maisons inondées par crainte de voir celles-ci cambriolées et de perdre le peu d’affaires qu’ils possèdent encore, ces sinistrés essaient d’organiser leur quotidien. A Ankorondrano, plusieurs dizaines de familles sinistrées sont relogées sous des tentes. Chaque tente abrite une ou plusieurs familles et la vie s’organise tant bien que mal. Ici, comme dans la majorité des autres sites d’hébergement d’Antananarivo, chaque foyer prépare son propre repas à côté de la tente, fait elle-même sa lessive et assure la surveillance de ses biens, lesquels sont réduits au strict minimum : vêtements, couvertures, ustensiles de cuisine et rations de vivres. « Chez nous, la vie s’organise au jour le jour. Les repas sont cuits dehors, ou sur le seuil de la tente quand il pleut, puisque la fumée du ‘fatapera’ ne doit pas entrer à l’intérieur. Chacun sécurise ses propres rations distribuées par les autorités. La nuit, il fait plus froid que dans une maison. Quand il pleut, le bruit des gouttes de pluie sur la toile de tente dérange parfois pour trouver le sommeil, mais on s’y habitue assez vite !», confient ces sinistrés d’Ankorondrano.

Intimité. Parmi leurs plus grands problèmes, la promiscuité, inévitable dans de telles circonstances. « Il n’y a plus d’intimité, mais on n’y peut rien. Le fait d’être trop proches les uns des autres facilite la transmission des petits maux dont souffrent notamment les enfants. Mais on est quand même contents d’être logés ici, car dans notre maison, même le lit est immergé. On a tout perdu », se désole la grand-mère, chargée de la préparation des repas et de la surveillance des affaires de sa petite tribu, pendant l’absence de la mère de famille, marchande informelle dans le centre ville. Cette vie, ils la vivront encore pendant plusieurs semaines, en attendant que le temps s’améliore et que les eaux se retirent enfin. Pour la suite, c’est encore une autre histoire.

Hanitra R.

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