Cela fait plus de cinq mois qu’Antananarivo n’a pas eu droit à une vie nocturne en raison de la Covid-19. C’est désormais un temps révolu, puisque les fêtes nocturnes ont repris depuis peu dans les quartiers, pour la simple raison qu’il n’y a plus de couvre-feu.
Ampefiloha, 67ha, Anjanahary, Ankadifotsy, Andavamamba, Mahamasina, et bien plus encore. Ces quartiers ont leurs habitués depuis toujours quand il s’agit d’abriter les petites fêtes entre amis, collègues de travail ou famille. Du jeudi au vendredi, les bars situés dans ces quartiers font leur meilleur chiffre d’affaires. Les fêtes se poursuivent souvent au-delà des heures autorisées. A l’heure où les petits dorment, les cris, les rires et parfois les disputes se font entendre dans tous les foyers, amplifiés par le silence de la nuit. Et si la boisson vient à manquer, il est toujours possible de s’approvisionner quelque part, puisque les barmans ne dorment pas vraiment, bien que la porte de l’épicerie soit fermée.
Tapage nocturne. Le tapage nocturne est sanctionné par la loi. Mais dans les quartiers, personne ne porte plainte, tout simplement parce que ce sont leurs propres enfants qui font du bruit dans les couloirs et au bord des routes. « Ces petites fêtes entre amis sont inoffensives. Ils ne font rien de bien grave. Par contre, quand l’effet de la boisson monte, il arrive parfois que des petites bagarres éclatent, et c’est là que cela pose problème car le volume qui monte peut gêner les voisins. Néanmoins, quand ce sont les enfants du quartier, il suffit qu’un parent sorte et leur demande de se calmer pour qu’ils arrêtent », a expliqué Josoa concernant les soirées dans son quartier. Néanmoins, on ne peut affirmer que cela ne dérange effectivement personne. Les bruits et les tapages nocturnes peuvent en agacer plus d’un, et être à l’origine d’un conflit dans le voisinage, car solliciter l’intervention de la police est parfois considéré comme une trahison, surtout pour les proches de la personne à l’origine de la gêne.
Retour à la normale. La reprise de ces soirées tananariviennes peut signifier le retour à la normale. Durant ces fêtes, personne ne fait réellement attention aux gestes barrière, les verres s’échangent tout comme les cigarettes qui vont de lèvres en lèvres. En somme, la Covid-19 n’inquiète plus. De toute manière, Madagascar est sur le point de tourner cette page, si l’on en croit l’attitude des autorités. Et tant mieux si cette maladie disparaît définitivement de la Grande île. Toutefois, il faudrait que ce soit confirmé, car si la maladie circule toujours, on se demande à quoi ont bien pu servir toutes les mesures qui ont étouffé le pays sur plus de cinq mois.
Anja RANDRIAMAHEFA