Les défis sont encore nombreux en matière de lutte contre le VIH/sida en milieu professionnel. L’évaluation de la politique de riposte à ladite maladie a démontré de nombreuses lacunes. Allant de la mise en œuvre elle-même à l’appropriation, la politique n’arriverait pas à atteindre vraiment ses objectifs. En effet, les employés ne seraient suffisamment pas informés de l’existence de la politique de riposte contre le VIH/sida en milieu professionnel. Il y aurait également une absence de la pérennisation des activités entrant dans la lutte auprès des régions ciblées. L’évaluation de la valeur ajoutée de la mise en œuvre de la politique de riposte au VIH/sida en milieu professionnel a également permis de savoir qu’il y a une absence des synergies des données et de communication des activités auprès des diverses parties prenantes. Le tableau ne serait toutefois pas si noir. « On a observé l’effectivité et la présence de bonnes pratiques en la matière auprès de quelques sociétés. Et c’est encourageant« , a lancé Rémi Henri Boutodi, coordonnateur du CTM, ou Confédération des Travailleurs de Madagascar. Par ailleurs, les impacts économiques du VIH/sida sur l’économie du pays ne sont plus à démontrer. Les ressources humaines constituant les piliers des entreprises, l’épidémie du sida infecte la machine économique en pénalisant le personnel des entreprises atteint par le virus. D’où l’encouragement par le directeur pays par intérim de l’OIT à Madagascar d’accélérer « la lutte contre la discrimination et la stigmatisation en milieu professionnel« . Touchant environ 3 400 personnes à Madagascar (statistiques du SE/CNLS), le sida continue de faire des victimes dans la Grande Île malgré les actions menées par les acteurs pour l’endiguer.
José Belalahy