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dimanche, juin 22, 2025
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VIH Sida : L’auto-stigmatisation, important obstacle à Madagascar

« Jour 1. 7 h 20 minutes, à table lors du petit déjeuner, je sympathise avec une très belle jeune femme. Elle est au régime, ne mange que des fruits, un peu de café puis une tartine au chocolat. C’est tout car elle essaie de perdre du poids pour retrouver sa taille de jeune fille. Elle me parle d’elle, de son petit ami, et de ses enfants, deux petites filles. Ils sont loin d’elle puisqu’elle est là pour quelques jours de formation. Je lui parle également de moi, de ma famille, de mon travail. Puis, on s’échange nos coordonnées, et voilà, on devient copines. A la fin du petit déjeuner, elle se rappelle d’un geste important, sort des médicaments, de trois couleurs et sortes différentes, et les avale les unes après les autres. Je me dis qu’il y en a trop, mais n’ose pas lui demander de quoi elle souffre, car à première vue, elle est très en bonne santé. Puis, il est temps de se présenter officiellement. Elle raconte son histoire et dit, au détour d’un détail, qu’elle est séropositive depuis plusieurs années, mais que ses enfants ne le sont pas. Car son histoire, c’est celle d’une battante, d’une fille qui a surmonté la famille de son mari pour vivre au grand jour leur amour. Bien loin des préoccupations de ceux qui pourraient la stigmatiser ou lui porter des jugements, elle a déjà dépassé ce stade depuis longtemps ». Elle, c’est une jeune femme Swazi, séropositive comme beaucoup en Afrique. A travers son exemple, son courage, sa vie et son comportement, elle a fait tomber plusieurs barrières, puisqu’il est temps aujourd’hui de ne plus pointer du doigt ceux qui sont séropositifs. A Madagascar, l’auto-stigmatisation est encore une grande barrière qui marginalise les personnes vivant avec le VIH. L’on en recense 54 000 dans tout le pays, un peu plus de 1 000 seulement sont traités et suivis. Ce qui laisse plusieurs milliers de personnes à risque car ils peuvent transmettre le virus à des personnes saines. Et tout le monde est concerné. Avec un objectif 0 nouvelle infection, le « safe sex » ou l’utilisation du condom est le seul moyen de se protéger du virus.

Anjara Rasoanaivo

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