Il a été obligé de présenter son projet de société sous la pression des événements. Le président Hery Rajaonarimampianina a voulu brûler la politesse à son ancien allié devenu un de ses rivaux les plus dangereux. En conviant de nombreux invités à la célébration de l’anniversaire de son accession à la présidence, le chef de l’Etat a voulu marquer les esprits. Il s’est présenté comme un dirigeant visionnaire envisageant de sortir Madagascar du marasme actuel et d’en faire le pays leader de la zone Océan Indien à l’horizon de l’année 2030. Il s’agit pour lui d’un véritable départ et il veut faire table rase d’un passé dont il est pourtant responsable. La cérémonie au cours de laquelle a été présenté ce « vina 2030 » a été retransmis par différentes stations de télévision et de radio, permettant ainsi à la population de juger de son contenu. Mais ces propositions ne semblent pas avoir provoqué l’enthousiasme attendu, les citoyens étant confrontés aux difficultés qui se sont accumulés durant ce quinquennat. C’est maintenant au tour d’Andry Rajoelina de parler de sa vision d’avenir. Les médias vont décortiquer les idées liges de ce programme qu’il a longuement préparé avec des personnalités venant de tous les horizons. La conférence qui s’est tenue hier soir à Paris entrait dans le cadre du lancement officiel de sa candidature à l’élection présidentielle de 2018. Ces manœuvres électorales ne peuvent cependant pas éclipser une situation politique qui ne cesse d’évoluer. L’ancien président Marc Ravalomanana continue de subir les tracasseries du régime qui semble vouloir lui faire boire le calice jusqu’à lie. L’affaire Houcine Arfa est loin d’être terminée et celui qui se dit conseiller en sécurité et proche du président de la République n’a pas l’intention de lâcher prise. Il semble décidé à faire parvenir au Bianco des enregistrements vocaux incriminant ceux qui ont facilité son évasion.
Sur le plan international, l’événement de la semaine est la tenue du 48e forum de Davos qui diffère des précédents à cause du nombre record de participants et de la présence de nouveaux dirigeants du camp occidental. Le jeune président Emmanuel Macron a fait une forte impression lors de son intervention devant les chefs de grandes entreprises. Mais c’est l’arrivée du locataire de la maison blanche, Donald Trump qui a fait sensation. Ses prises de positions atypiques ont quelque peu bousculé le conformisme des milieux économiques habitués à être ménagés. Un nouveau dynamisme est cependant en train d’être insufflé dans le milieu économique. Une approche un peu plus sociale de la croissance économique voit le jour.
Au Proche Orient, la décision des Etats-Unis d’installer leur ambassade à Jérusalen est toujours très mal perçue. La situation est en train de se crisper. Donald Trump veut imposer aux Palestiniens la poursuite des pourparlers de paix avec Israël, et menace de supprimer les aides octroyées par les Etats-Unis. La partie palestinienne s’est braquée et refuse de céder.
En France, le blocage par le personnel pénitentiaire des entrées dans les prisons continue de provoquer des remous. Les propositions faites par la ministre de la Justice sont pour le moment rejetées en bloc par les syndicats. Certains commentateurs estiment que le gouvernement joue le pourrissement du mouvement.
Le président de la République Hery Rajaonarimampianina semble avoir bousculé son calendrier, pressé par les événements. Bien qu’il n’ait pas encore officiellement annoncé sa candidature, il a présenté son programme. Il reste à savoir s’il a réussi à convaincre la population. En tout cas, il ne pouvait plus laisser traîner les choses, son « vina 2030 » est la réponse précipitée à l’entrée en lice d’Andy Rajoelina.
Patrice RABE