Le phénomène est récurrent et il ne peut pour l’instant pas être éradiqué. Les cas de vindicte populaire se multiplient et jettent un voile sur ce « fihavanana » qui caractérise la société malgache. C’est un déchaînement de violence qui se déclenche contre un présumé coupable. La victime, qu’elle soit innocente ou non, est livrée à la haine d’une foule aux instincts sanguinaires. Les autorités sont impuissantes et ne peuvent qu’appeler les gens à la raison, mais on s’aperçoit que c’est tout l’environnement social qu’il faut assainir pour que les vraies valeurs soient retrouvées.
Vindicte populaire : un phénomène à éradiquer
L’insécurité est toujours pointée du doigt quand on apprend qu’une personne a été lynchée par des personnes ivres de fureur. Ce sont souvent des pickpockets ou des détrousseurs pris sur le fait. C’est la lassitude éprouvée devant les méfaits qui poussent les personnes à réagir de cette manière. L’arrivée des forces de l’ordre stoppe souvent le déchaînement de haine avant qu’il ne soit trop tard. Mais ce qui s’est passé cette semaine à Toliara ou à Betafo dépasse l’entendement. Comme nous l’avons rapporté dans notre édition d’hier, deux personnes sont mortes de façon atroce. Le phénomène de masse a aussi été certainement la cause de cette sauvagerie. La première était soupçonnée de vol d’organes et la seconde qui avait repris son téléphone à celui qui l’avait volé a été agressée par la foule. Dans les deux cas, les gendarmes arrivés sur place n’ont rien pu faire. Une enquête va être ouverte, mais le mal a été fait. On peut avancer que la population est aigrie à cause des difficultés de la vie. Nos dirigeants ne peuvent cependant pas se dédouaner de leur responsabilité car c’est tout l’environnement mis en place qui conditionne le comportement des citoyens. Ce n’est pas le premier signalement qui est fait et qui mine notre société malgache actuellement.
Patrice RABE