
L’agression sexuelle occupe 44% des cas de violence basée sur le genre. Les femmes de 15 à 25% sont les principales cibles. En revanche, 98 cas ont été observés chez les hommes de la même tranche d’âge.
La publication de la revue semestrielle 2018 du VIIe programme de coopération entre Madagascar et l’UNFPA alerte sur la situation de la violence basée sur le genre. S’effectuant quotidiennement, les cas concernent les deux sexes, contrairement à l’imaginaire collectif qui attribue les cas de violence basée sur le genre uniquement à la gent féminine. «Les hommes aussi sont des victimes de violence et ils viennent se plaindre comme les femmes auprès des centres d’écoute et de conseils juridiques» a fait savoir Joëlle Razanamasy, Coordonnateur national du programme genre auprès du Ministère de la Population. Cette dernière d’ajouter que «les violences peuvent prendre trois formes distinctes: la violence sexuelle, la violence physique et la violence économique». Des faits sociaux qui sont considérés comme normaux pour bon nombre de Malgaches. En effet, le poids de la culture, les pratiques néfastes (mariage des enfants plus particulièrement des jeunes adolescentes) et la considération que la société donne à la femme – particulièrement – font partie des premières causes des cas observés. Les mêmes causes font également que les premières victimes de violence basée sur le genre sont – dans la majorité des cas – des femmes. Par ailleurs, les régions de Vatovavy Fito Vinany et d’Atsimo Andrefana «constituent actuellement les foyers de la violence basée sur le genre».
Statistiques. Les faits rapportés par la revue semestrielle du VIIe programme de coopération entre Madagascar et l’UNFPA ont été observés dans cinq zones: Atsimo Andrefana, Vatovavy Fito Vinany et Androy (zones d’intervention de l’UNFPA), Antananarivo, Mahajanga et Taolagnaro. En effet, 44% des cas traités durant le premier semestre concernent la violence sexuelle, 36% la violence physique et 18% concernent la violence psychologique. La violence économique ne concernerait que 2% des cas traités selon le rapport semestriel 2018. Ledit rapport de faire savoir que les personnes victimes de violence économique et psychologique ont tendance à recourir aux services de centre d’écoute et de conseils juridiques tandis que les victimes de violence sexuelle et physique aiment plutôt se tourner vers les services de la police judiciaire. La situation offre toutefois des signes positifs, 19 914 femmes victimes de violence basée sur le genre ont bénéficié d’une prise en charge dont 3 290 pour le premier semestre 2018.Toujours dans ce côté positif, 1 596 ménages et individus ont été sensibilisés sur le mariage des enfants la même période. Pour le cas de la Grande Ile, le poids de la culture, plus précisément la difficulté pour les acteurs de procéder au changement de mentalité, fait que la lutte contre la violence basée sur le genre est encore longue et parsemée de difficultés.
José Belalahy