
L’évaluation des Centres d’Ecoute et de Conseil Juridiques (CECJ) de Madagascar menée au mois de mai 2018 dernier, a permis de connaitre des avancées en matière de lutte contre les violences basées sur les genres d’un côté. Mais également, ce qu’il faut améliorer pour une meilleure pertinence et efficacité des CECJ.
Avancées. La lutte contre les violences basées sur le genre connait un vent de changement. Des avancées obtenues par la mise en place des Centres d’Ecoute et de Conseils Juridiques (CECJ) destinés à prendre en charge les personnes victimes de violences. Ladite mise en place a en effet, « permis d’avoir des effets remarquables sur les perceptions de ce que sont les violences basées sur le genre et surtout de leurs effets néfastes sur la société« . Selon le rapport d’évaluation menée au mois de mai 2018 dans les CECJ de Sakaraha, Mahajanga, Ambovombe, Tuléar et Manakara : « les intervenants et les clients des CECJ constatent une baisse progressive des violences basées sur le genre dans leurs communautés grâce aux campagnes de sensibilisation, à l’existence de cellule de veille à proximité, l’existence des CECJ et à d’autres centres/services assimilés« . Prenant en charge les victimes, notamment, par des prises en charge psychosociales et psychologiques, les CECJ ont également permis d’initier un changement de comportement chez les survivants. Ce qui aurait pu se faire via des actions de réinsertions sociales et communautaires, voire une vie familiale sans violence. Par ailleurs, l’évaluation effectuée au mois de mai a permis de savoir que les CECJ ont atteint l’un des objectifs fixés lors de leur mise en place. Notamment, la collecte des données ayant rendu possible la mise en place de bases des données relatives aux violences basées sur le genre.
Recommandations. La publication de l’évaluation sur les CECJ a également été l’opportunité pour les initiateurs d’avancer des recommandations. Etant donné les avancées obtenues par l’existence des Centres d’Ecoute et de Conseils Juridiques, la question de durabilité a été soulevée. L’une des recommandations concerne, en effet, celle liée au statut juridique des CECJ. Ne disposant pas de statut juridique propre, lesdits centres se basent sur des décrets du MPPSPF. N’étant ni association, ni ONG, n’étant pas hiérarchiquement rattaché au ministère de la Population, le statut des CECJ est encore une question sans réponse. Définis comme étant une simple structure, ils souffrent de la même situation de viabilité non acquise sur le plan financier. Pour de meilleurs résultats, l’élargissement des activités des CECJ figure parmi les recommandations avancées suite à l’évaluation menée au mois de mai. La violence basée sur le genre constitue encore un fléau dans beaucoup de régions du pays. Arriver à les réduire pour une meilleure harmonisation de la société s’annonce comme une lutte de longue haleine.
José Belalahy