
Deux femmes sur trois à Madagascar sont victimes d’au moins une forme de violence. D’après les statistiques du Fonds des Nations Unies pour la Population, 26% des femmes à Madagascar subissent des violences physiques, 24 % sont victimes de violences psychologiques et affectives, 11% sont victimes de violences sexuelles et 39 % sont abandonnées par leur conjoint. Autrement dit, la majorité des femmes à Madagascar ont déjà été confrontées, au moins une fois, à la violence perpétrée par un partenaire intime : mari, compagnon, concubin…
Phénomène existant depuis la nuit des temps, la violence conjugale est un véritable problème de santé publique dans la mesure où elle compromet non seulement la santé physique et mentale des victimes, mais influe également sur les enfants. Disposant depuis près de deux décennies, d’une politique nationale de promotion de la Femme, adoptée en 2000, incluant une lutte contre les violences faites aux femmes et aux adolescentes, Madagascar continue de relever des défis majeurs, eu égard de l’inégalité des sexes, persistante dans le pays pour diverses raisons : des facteurs principalement socio-économiques et culturels, demeurent.
Plusieurs éléments peuvent être associés au risque de violence conjugale grave. En font partie la nature du lien entre le couple et le niveau d’autonomie de la femme : une femme d’être en union mais non mariée, a plus de risque d’être confrontée à une ou plusieurs formes de violences, tandis qu’une femme jouissant d’une autonomie financière a moins de risque d’être victime de violence. Il n’empêche, la violence conjugale est présente dans toutes les catégories sociales. Cependant, l’opinion estime qu’il y a encore trop peu de bruits faits autour des auteurs, lesquels doivent pourtant être jugés, ou faire l’objet davantage d’accompagnement. Pour les victimes, briser le silence demeure le début du salut.
Hanitra R.