L’enlèvement et le meurtre barbare des enfants albinos se poursuivent. Récemment, deux en ont été victimes à Betroka, mais les mobiles du crime restent toujours un mystère.
Horrifiant ! Deux enfants albinos, plus connu sous le terme « bobo » en malgache, ont été décapités en l’espace de quelques jours seulement, dans le district de Betroka. Stupeur dans la commune d’Analamary, district de Betroka, où une mère assiste impuissante au meurtre de son enfant mardi dernier, qui en plus a été étêté. Les dahalo ont emporté la tête, laissant le reste du corps sans vie de l’enfant à sa mère. Même chose mais cette fois-ci dans la commune de Benato, le mois dernier. Curieusement la victime était aussi un enfant albinos. Joint au téléphone, le député élu dans le district de Betroka, Nicolas Andrianasolo, tire la sonnette d’alarme et demande aux autorités concernées de voir de près cette situation. « Les enfants albinos sont livrés à eux-mêmes, ils vivent dans une terreur permanente », déplore-t-il.
Course poursuite. Interrogé sur le sujet, la gendarmerie locale annonce avoir poursuivi les « dahalo » mais sans succès. « Pour le meurtre qui s’est tenu à Analamary, nous étions partis à la poursuite des assaillants après avoir reçu l’alerte. Malheureusement, nous avons perdu leur trace à Manarena », selon la gendarmerie de Betroka. Cette même source a toutefois indiqué qu’une personne a déjà été placée sous mandat de dépôt, après les atrocités commises dans la commune de Benato. « La mère de l’enfant décapité a reconnu le visage de l’un des meurtriers de son enfant. Après son déferrement il a été placé sous mandat de dépôt en attendant son procès », renchérit cette source.
Le mystère reste entier. C’est ce que l’on peut dire de cette affaire concernant la disparition mystérieuse des enfants albinos. Pour l’instant on ignore les mobiles de telles atrocités bien qu’il y ait déjà des individus incarcérés. Tout le monde se souvient encore de l’alerte lancée par le député élu à Toliara, Siteny Andrianasoloniaiko concernant les séries de « kidnapping » des enfants albinos dans la partie Sud-Ouest l’année dernière. Leurs yeux sont très convoités, mais tout comme les vols d’ossements humains, beaucoup de questions restent encore sans réponse autour de cette affaire. Dans certaines croyances africaines, les yeux des enfants albinos permettraient de voir l’invisible. Selon les hypothèses, ces actes terrifiants seraient motivés par des sacrifices au service des guérisseurs et des dahalo pour la pratique de rituels. Pour ces deux récents cas enregistrés dans le district de Betroka, la Gendarmerie nationale n’a pas encore été en mesure de dévoiler les raisons qui encouragent les dahalo à s’en prendre aux enfants albinos.
Narindra Rakotobe
