Une semaine à risques ! Des syndicats qui revendiquent. Certains reculent, d’autres avancent et prévoient de durcir le mouvement. Ces positions adoptées résultent de l’avancement des négociations ou pas avec les autorités. Ainsi l’Intersyndical de la Jirama qui s’est levé pour s’opposer à la mise en concession de la centrale thermique de Mandroseza pour vingt ans à une société américaine Symbion Power a nuancé son avis. Un compromis semble avoir été trouvé. Mais l’accord envers ce projet est accompagné de conditions. L’Intersyndical est divisé. La grève de l’ensemble du personnel, prévue à partir de cette semaine, est suspendue pour les uns mais pas pour certains.
Violence politique
En revanche, le SECES, syndicat qui regroupe les enseignants chercheurs des universités a décidé de se mettre en grève à partir d’aujourd’hui. Il attend un vrai geste positif du paiement de leurs indemnités pour reculer. Sinon, l’examen du baccalauréat pourrait en pâtir de l’absence de jury. Les élèves sont prêts. Ils sont environ 70 000 candidats au Bac à Antananarivo et 80 000 autres pour toutes les autres provinces. Une perturbation ne pourrait que mettre de l’huile sur le feu et avoir de graves conséquences. La tension politique a augmenté depuis l’attente des résultats définitifs et officiels des élections communales et municipales. Notamment à Fianarantsoa où la violence politique est montée d’un cran avec l’acte de vandalisme et de cambriolage effectué pour éteindre la voix de la station de radio et de télévision Viva. Quel que soit le motif de cet acte indigne, cinéma ou pas, c’est un coup bas porté à l’encontre de la liberté de presse et d’opinion défendue par la Constitution. Sinon, deux candidates sont au coude à coude. L’une conteste les résultats provisoires de la Ceni-T et mobilise ses partisans. Pour l’opinion publique, le mieux à même de les départager en toute transparence est de recourir à la confrontation des procès- verbaux. Dans d’autres villes, comme Toliara et Toamasina, le calme est tout aussi précaire. Des chefs de file politiques candidats dénoncent des fraudes aux élections dans la capitale du Sud. Les résultats provisoires ne leur ont pas été favorables. A Toamasina, ce sont les étudiants de Barikadimy qui font parler d’eux. Ils sont sortis de leur silence pour leurs bourses d’études impayées. Ils craignent plus que jamais une année universitaire blanche et tirent la sonnette d’alarme pour que des solutions soient trouvées afin de résoudre la grève des enseignants chercheurs du SECES. Quoi qu’il en soit, les autorités ont du pain sur la planche non seulement sur le plan sécuritaire mais aussi et surtout pour défendre les acquis démocratiques.
Zo Rakotoseheno